Les jeunes médecins en grève après le décès de leur confrère. Ils appellent à la démission du Ministre de la santé

04-12-2020

Les jeunes médecins sont en colère… Ils étaient des centaines à s’être réunis ce vendredi matin sur le parvis de la Faculté de Médecine de Tunis.

Ils ont tous été choqués en apprenant la mort de leur confrère, Badreddine Aloui, à l’hôpital de Jendouba jeudi soir. Pour rappel ce dernier a fait une chute de 10 mètres alors qu’il s’apprêtait à emprunter un ascenseur qui était en réalité défaillant.

C’est donc un sentiment de tristesse qui a envahit les étudiants ce matin. Certains n’ont pas réussi à cacher leur chagrin et ont pleuré le décès de leur jeune collègue en plein exercice de ses fonctions.

Ils ont répondu à l’appel de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins qui a décidé d’entamer une grève générale à l’échelle nationale des médecins internes et résidents avec suspension des activités hospitalières.

Pour Jed Henchiri, le président de l’OTJM, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Les conditions de travail ne cessent de se dégrader pour les médecins de la santé public. Nous manquons de matériel et les infrastructures ne nous permettent pas d’exercer correctement », dit-il.

Il a par ailleurs indiqué que les problèmes d’ascenseurs à l’hôpital de Jendouba datent de 2016 et que rien n’a été fait pour les résoudre.

Il en appelle donc à ce que chacun prenne ses responsabilités et notamment les pouvoirs publics. « Nous appelons à la démission du ministre de la Santé, Faouzi Mehd,  ainsi qu’à celle de tous les responsables de ce drame », indique-t-il.

Le Président du Conseil de l’ordre des médecins tunisiens, Slim Ben Salah, qui s’est joint à la contestation, a quant à lui déclaré que les autorités font part d’un laxisme à l’égard des établissements de santé et c’est ce qui a mené à cet accident. Il a par ailleurs annoncé que le Conseil allait saisir le Ministère de la santé afin de faire toute la lumière sur cette histoire et d’en déterminer les responsables.

L’Organisation tunisienne des jeunes médecins a annoncé qu’il s’agit là du début d’une série de  mouvements de contestations afin de réclamer des conditions de travail dignes.

Le défunt, Badreddine Aloui, aura droit à des obsèques nationales ce vendredi 4 décembre. C’est ce qu’a décidé Hichem Mechichi, selon la présidence du gouvernement.

Le martyr sera inhumé dans sa ville natale, à Kasserine. Le cortège funèbre sera escorté des unités de l’armée nationale.

L’enterrement de sa dépouille aura lieu en présence de trois conseillers du chef du gouvernement, a-t-on également annoncé.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus des images du rassemblement devant la Faculté de Médecine de Tunis.

Wissal Ayadi