Les magistrats en grève ouverte, en protestation contre les agissements du comité de défense

20-09-2019

Les magistrats de l’ensemble des tribunaux de la république entameront une grève ouverte avec présence sur les lieux de travail à partir de ce vendredi 20 septembre 2019, qui se poursuivra tout au long de la semaine prochaine, à l’appel de l’association des magistrats tunisiens. Ce débrayage est décrété « dans l’attente de l’ouverture d’une enquête sérieuse et rapide de la part du procureur général de la Cour d’appel de Tunis, autour des faits qui se sont produits hier au palais de justice ».

Dans un communiqué de son bureau exécutif, l’AMT dénonce « ces agressions graves et sans précédent contre le parquet du tribunal de première instance de Tunis », chose qui « menace les institutions de l’Etat d’effondrement ».

Le BE de l’AMT « met en garde les pouvoirs et les composantes de la société civile et politique, contre la gravité de l’instrumentalisation des affaires entre les mains du procureur de la république, par le comité de défense pour des fins électoralistes manifestes, ce qui expose les magistrats, le tribunal et les justiciables à de réels dangers, face à un chaos ambiant, et aux dépassements commis par les avocats dudit comité ».

Il exprime sa solidarité avec le procureur de la république et l’ensemble des magistrats du tribunal de première instance de Tunis, en ces circonstances difficiles.

L’association des magistrats appelle le conseil de l’ordre des avocats « à assumer sa responsabilité envers ses adhérents, avec la rigueur et le sérieux requis, pour arrêter ce tourbillon de défaillance générale ».

Le bureau exécutif de l’ATM dénonce en préambule « l’intrusion de nombre d’avocats appartenant au comité de défense, de ce qui est appelé l’affaire de l’appareil secret, dans le bureau du procureur général, son occupation et le refus de le quitter ». Les avocats se sont attaqués au procureur de la république par « des propos insultants et calomnieux les plus abjects, ont saccagé son bureau et en ont éparpillé le contenu, ce qui l’a obligé de se protéger au bureau du procureur de la république ».

Ces faits ont semé le chaos, donnant lieu à l’arrêt complet du travail du tribunal, et à l’évacuation du palais de justice, déplore l’AMT.

Gnetnews