Libye : Déclaration finale de la conférence de Berlin, boycottée par la Tunisie

20-01-2020

Les participants à la conférence de Berlin pour une sortie de crise en Libye, ont appelé, dans leur déclaration finale, à pérenniser la trêve, à arrêter les attaques contre les champs pétroliers, à former des forces militaires libyennes unifiées, et à respecter l’embargo sur les armes.

Au terme de cette conférence à laquelle ont pris part les puissances mondiales, les organisations internationales et régionales, et les pays directement ou indirectement concernés par le conflit en Libye, excepté la Tunisie, ainsi que les deux principaux rivaux du conflit, Faez el-Sarraj et Khelifa Hafar qui ont refusé de se rencontrer, les participants ont appelé à asseoir le cessez-le-feu, à mettre un terme à toutes les actions militaires des belligérants, et se sont engagés à ne plus s’ingérer dans le conflit armé et dans les affaires intérieures libyennes, appelant toutes les parties internationales à leur emboîter le pas.

La déclaration finale a mis l’accent sur le rôle central des Nations-unis, sur l’appui de l’opération politique intégrale, et sur une réconciliation nationale.

Ils se sont ainsi fermement engagés à respecter l’embargo sur les armes, imposé par le Conseil de sécurité, ainsi que les résolutions de l’organe suprême onusien sur la non-prolifération des armes.

Ils ont également incité au désarmement des différents groupes armés, et à en intégrer les membres dans les institutions civiles, militaires et sécuritaires libyennes. Ils ont appelé à la création d’une armée, et d’une police sous l’égide de l’autorité centrale.

Les signataires de la déclaration finale ont annoncé la formation d’un comité de suivi international, sous le parrainage des Nations-Unies, pour poursuivre la coordination au sujet des résultats de la conférence de Berlin.

Ils ont également appelé à la création d’un mécanisme de reconstruction de l’économie en Libye, sous l’autorité du gouvernement unifié, en réglant la situation dans les villes de Benghazi, Derna, Sebha, Syrte et Tripoli.

Ce faisant, la Tunisie qui est directement touchée par la crise libyenne, a boycotté la conférence de Berlin, après avoir décliné l’invitation tardive de la chancelière Angela Merkel.

L’Allemagne qui n’a pas compté la Tunisie dans la liste initiale des invités, a essayé de se rattraper sur le tard, en dépêchant vendredi une invitation à Tunis, qu’elle a rejetée.

La Tunisie a affirmé samedi, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, être dans l’impossibilité de participer à la conférence, étant donné qu’elle n’a pas pris part à ses travaux préparatoires, ayant démarré en septembre dernier.

Tunis a dit sa détermination à être à l’avant-garde des pays participant à tout effort international, tenant compte de ses intérêts et ceux du peuple libyen, et son souci constant d’avoir un rôle efficient en tant que force de proposition, aux côtés d’autres pays en quête de paix et de sécurité dans le cadre de la légalité internationale.

La Tunisie a réitéré les principes et constances de sa position, ceux de la non-ingérence dans les affaires intérieures de la Libye, tout en jouant les bons officies entre les différentes parties libyennes pour les inciter au dialogue, une orientation dont elle demeure attachée.

La Tunisie exprime son attachement à la légalité internationale, en se tenant à la même distance de tous les protagonistes libyens, à la nécessité de parvenir à une solution politique émanant de la volonté des Libyens eux-mêmes, loin des ingérences étrangères ayant nui au peuple libyen depuis 2015.

Les événements ont prouvé depuis 2011, que la Tunisie était la destination principale des Libyens, et de milliers de réfugiés d’autres nationalités, et partant la déstabilisation de la Libye est une question de sécurité nationale pour la Tunisie, souligne le MAE.

Le peuple libyen restera toujours la bienvenue, dans quelque circonstance que ce soit, au nom des principes de fraternité, de voisinage et de l’histoire commune, ajoute la même source.

Gnetnews