Tunisie/ Marché de La Marsa : Tout est cher, au grand dam des petites bourses ! (Reportage)

19-04-2022

Plus qu’une dizaine de jours avant la fin du mois saint de Ramadan. La fièvre acheteuse des débuts  est retombée mais pas les prix… Pour ce troisième reportage consacré aux marchés de la capitale, Gnetnews s’est rendu à celui de La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis.

Il s’agit d’un petit marché de quartier, couvert, bien différent de ceux que l’on peut trouver en extérieur.

Pas de foule, les clients sont peu nombreux et les profils divers. Beaucoup d’étrangers profitent des étals pour trouver des produits que nous n’avons pas l’habitude de cuisiner en Tunisie. Reportage.

Les commerçants s’adaptent à la demande des étrangers

Beaucoup d’étrangers viennent faire leurs courses au marché de La Marsa. En effet, cette ville est une des plus chère de la capitale. Elle y abrite de nombreux expatriés qui travaillent en Tunisie. Elle est apprécié pour son bon vivre, la mer et la proximité avec les établissements scolaires internationaux.

Ainsi, les commerçants ont dû également s’adapter afin de leur fournir les produits qu’ils avaient l’habitude de trouver dans leur pays d’origine. « Nous étions obligés de nous adapter en fonction de notre clientèle. Ce sont principalement des étrangers. Ils constituent une part importante de notre chiffre d’affaire ».

Au détour d’une allée, nous nous entretenons avec une Française installée à La Marsa. « Parfois je n’hésite pas à demander aux marchands de ramener certains produits que je ne trouve pas…certes c’est cher mais nous pouvons nous le permettre », nous dit-elle.

Qui dit produits rares, dit prix élevés. L’exemple le plus frappant est l’asperge, vendue à 10DT la botte. Vous pourrez aussi trouver des endives à environ 6DT les 500gr ou encore des avocats à 6DT la pièce.

Des prix en hausse

Dans ce petit marché de quartier, les prix sont en hausse comparés à ceux affichés au marché central de Tunis ou encore à l’Ariana. Pourtant, en cette troisième semaine du mois sacré, le ministère du Commerce a annoncé que les tarifs sont en baisse notamment en ce qui concerne les piments, tomates, et viandes blanches.

En faisant un tour dans les rayons des légumes, les étiquettes disent le contraire. Bien que les vendeurs n’aient pas tous affiché les tarifs de la marchandise exposée sur les étals, nous avons pu repérer un primeur qui faisait l’exception.

Dans ses présentoirs, il n’y a pas une pénurie à signaler concernant le piment (moyen), qu’il vend à 3.450 DT le kilogramme, le piment fort à 7.800DT/KG, le poivron jaune à 9.800/KG, les tomates à 1.850DT/KG, et les pommes de terre qui affichent 2.750 DT/KG. Selon lui, les clients sont aussi responsables de la flambée des tarifs. « Ces derniers revendiquent des légumes hors saison comme le poivron, ce qui se répercute sur les étiquettes, vu sa rareté en cette saison printanière en particulier.

Quant aux spéculateurs, ils profitent de la demande qui accroit en ce mois l’abondance », nous explique-t-il.

Par ailleurs, les autres légumes dans ce marché sont vendus parfois au double de leurs prix habituels, comme le kilogramme de petits pois  à 1.950 DT/KG alors qu’au marché de l’Ariana par exemple, le kilo est proposé à 1DT/KG maximum, les courgettes à 3.700 DT/KG, le potiron à 4.980 DT/KG. Cependant, les prix d’autres légumes demeurent stables, comme les carottes, les betteraves dont le prix se situe aux alentours de 1.600 DT/KG. Les herbes aussi nécessaires aux soupes ramadanesques comme le persil et la coriandre ne dépassent pas les 0.750DT le bouquet.

Du côté des fruits de saison, les fraises sont vendues à 2.500 DT/KG le demi-kilo, les kiwis à 0.850 DT la pièce, l’avocat à 9.800 DT l’unité, et les oranges à 3.700DT/KG. Des prix qui demeurent chers par rapport aux petites bourses, et un pouvoir d’achat qui ne cesse de se détériorer.

En effet, cette hausse des prix au marché de la Marsa, revient aussi à l’affluence importante des clients étrangers, comme souligné ci-dessus. « Avec leur pouvoir d’achat incomparable à celui des consommateurs locaux, cette clientèle n’hésite pas à mettre le paquet en faisant ses courses. « Les consommateurs avec des budgets réduits, se dirigent vers un autre marché, celui de « Bouselsla », un quartier populaire, situé dans la même zone », souligne le vendeur.

Nous avons rencontré aussi un vendeur d’épices, d’olives, de citrons confis et de légumes marinés…En échangeant avec lui, il a indiqué que les prix de sa marchandise s’adaptent le jour au jour avec le prix du gros, vu la cherté de la main d’œuvre qui fait la cueillette de ces condiments, outre le cout de la conservation et du traitement de ces aliments.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi

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Safia khatrech

C ‘est vrai que c ‘est cher mais La qualité est unique quand on achète on ne jette rien et on trouve tout !!