Mark Zuckerberg défend son entreprise, le congrès promet d’agir contre Facebook et Instagram

06-10-2021

AFP – Mark Zuckerberg monte au créneau. Alors que son nom et celui du groupe qu’il a cofondé sont pris pour cible depuis des semaines, l’Américain prend la parole.

Le patron de Facebook a défendu son entreprise, mardi 5 octobre, face aux accusations d’une lanceuse d’alerte. « Au cœur de ces accusations réside l’idée que nous privilégions les profits plutôt que la sécurité et le bien-être. Ce n’est tout simplement pas vrai », a affirmé Mark Zuckerberg dans une longue publication sur sa page Facebook. Il répondait à Frances Haugen, une ingénieure informatique âgée de 37 ans qui a quitté en mai le groupe californien et qui avait témoigné un peu plus tôt dans la journée devant une commission du Sénat américain.

Reprenant de nombreux points du témoignage de la lanceuse d’alerte qui a dénoncé l’indifférence de Facebook aux études montrant l’influence toxique des réseaux sociaux du groupe sur les adolescents, Mark Zuckerberg a rétorqué : « Si nous voulions ignorer la recherche, pourquoi créerions-nous un programme d’études de pointe pour comprendre ces problèmes importants ? Si nous ne nous soucions pas de lutter contre les contenus préjudiciables, pourquoi embaucherions-nous autant de personnes qui s’y consacrent ? » « L’époque durant laquelle vous avez envahi notre vie privée, promu des contenus toxiques et utilisé des enfants et des adolescents est révolue. Le Congrès va agir », a tonné le sénateur Ed Markey devant le Congrès.

Au fil de son témoignage et des questions des sénateurs, Frances Haugen a déroulé de façon implacable les contradictions et les turpitudes des dirigeants de Facebook, qui « financent leurs profits avec notre sûreté », d’après elle. Parmi les dérives du groupe, selon Frances Haugen, les méthodes qui poussent les adolescents à utiliser Instagram à haute dose, au point de sombrer parfois dans l’addiction.

Lors de son audition, Frances Haugen avait décerné une mention spéciale à Mark Zuckerberg, cofondateur et patron du groupe Facebook : « Il n’y a pas d’entreprise aussi puissante qui soit contrôlée de manière aussi unilatérale. Donc, au final, la responsabilité revient à Mark. Et il ne rend de comptes à personne. Et Mark Zuckerberg est, dans les faits, le concepteur en chef des algorithmes », a assuré l’ingénieure.

Ses révélations ont donné un nouvel élan aux critiques de Facebook dont les quatre plateformes – deux réseaux sociaux, Facebook et Instagram, plus deux messageries, WhatsApp et Messenger – sont utilisées tous les mois par quelque 3,5 milliards de personnes.