Tunisie : La Neige est une bénédiction, Aïn Draham n’a rien à envier aux stations de Ski mondiales !

24-01-2023

L’hiver s’est bel et bien installé en Tunisie… La chute des températures a entrainé les premiers flocons de neige sur les hauteurs du gouvernorat de Jendouba. L’occasion pour de nombreux Tunisiens d’aller profiter de la neige et d’immortaliser en photo les paysages somptueux qu’elle a révélés. 

Si l’importante affluence a crée un certain nombre de problèmes de circulation, causant la fermeture de quelques routes, cela n’a pas pour autant affaibli l’enthousiasme des visiteurs. 

Ainsi, cette météo pourrait être un véritable tremplin pour l’économie de la région grâce au développement des activités relatives aux sports d’hiver. 

« A Ain Draham, nous sommes prêts pour affronter la neige »

Le week-end dernier, il st tombé près de 50cm de neige dans les hauteurs de la localité de Ain Draham, situé à 800m d’altitude. Il n’aura échappé à personne les nombreuses photos et vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrant les paysages de montagnes et de forêts  recouverts d’un épais manteau blanc, et qui n’ont rien à envier aux plus célèbres stations de ski du monde.

Contacté par téléphone, Mohamed Azizi, natif de la région et passionné de nature et de sports extrêmes nous explique que cette neige est une réelle bénédiction. « Il ne faut pas croire tout ce que l’on montre dans les médias. Pour ma part je n’ai pas vu de personnes en difficulté. Beaucoup de personnes sont venues visiter la ville, ils font des randonnées, les habitants vivent leur vie normalement », nous dit-il.

« Il faut savoir que nous sommes habitués à ces conditions extrêmes, sachant que nous avons vécu pire. Nous sommes tous prêts, nous avons toujours du bois coupé pour se chauffer et des provisions d’avance pour se nourrir au cas où les routes seraient coupées et la circulation impossible… Pas besoin de plus », ironise-t-il.

Mohamed Azizi poursuit en relevant que le seul problème en réalité demeure dans le blocage des routes. « Quand il neige, c’est normal qu’il y ait des embouteillages surtout quand nous avons des touristes qui ne sont pas habitués à conduire dans des conditions extrêmes ».

« Généralement, quand il se passe quelque chose de grave, on entend les sirènes des camions de pompier. Nous ne sommes pas dans la même situation de 2012, où les intempéries ont duré longtemps », poursuit le jeune homme.

Remplissage des barrages et renaissance de l’écosystème 

La région de la Tabarka et plus largement la Tunisie est touchée par une vague de éthers qui perdure depuis 3 ans aujourd’hui. Ainsi, ces chutes de neige apparaissent comme providentielles. 

« La neige est une bonne chose d’abord pour le taux de remplissage des barrages, et notamment celui de Beni Mtir qui était presque à sec. Et par ailleurs, la neige est également positive pour la culture des champignons qui est réputée dans la région. Nous assistons aussi à une renaissance de la faune et de la flore et au retour des oiseaux migrateurs », souligne Mohamed Aizizi 

La neige est une opportunité et non une catastrophe naturelle

Mohamed Aizizi est un passionné de nature et surtout champion d’ultra-tail. « Nous avons organisé avec des amis un White Camp pour se lancer un challenge et voir quelles étaient les opportunités de développement d’une activité touristique et de loisirs lors des période de neige », nous dit-il.

En effet, que manque-t-il vraiment à la région pour devenir une destination touristique d’excellence pour la saison hivernale ? En réalité pas grand chose, aux vues des paysages dont elles dispose. 

« Ain Draham pourrait devenir un véritable spot pour la randonnée en montagne l’hiver ou pour les sports d’hiver en général. Nous avons la chance d’être entre Terre, Mer et Montagne, mais il faut que cela se fasse dans le cadre d’un tourisme éco-responsable et malheureusement, nous manquons cruellement d’expérience en la matière ». 

Mohamed Azizi déplore, en effet, les nombreuses agences de voyage qui se sont inscrites sur le créneau du tourisme alternatif et qui, faute de contrôle, ont des pratique qui ne sont pas en harmonie avec le concept eco-touristique, principalement respectueux de l’environnement. « Ils coupent de manière anarchique les arbres pour faire des feux, ils dérangent la faune et la flore présente car ils ne s’installent pas dans les endroit qui sont prévus pour, et en plus ils salissent la nature en laissant leur déchets. Ils pensent à l’argent avant de penser à la nature », affirme Azizi.

« Ce que nous voulons c’est faire découvrir la région à travers le partage de connaissances autour de l’écosystème qui la compose. En une journée il est possible de faire trois activités: le camping, le treck et une plongée dans les récifs qui bordent la ville de Tabarka », ajoute-t-il.

Pour rendre ce rêve possible, Mohamed Aizizi en appelle aux autorités compétentes afin de faciliter l’entreprenariat aux jeunes qui souhaitent développer ce secteur et ainsi faire de Tabarka et Ain Draham, une destination touristique exploitable, qui plus est, toute l’année. 

Wissal Ayadi