« Nous sommes en train de pousser en direction d’un gouvernement sans Ennahdha » (Abbou)

14-07-2020

Le ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la lutte contre la Corruption, Mohamed Abbou, a déclaré que « parmi les éventualités attendues au cours de la prochaine période est que le gouvernement Fakhfakh soit maintenu, et que le mouvement Ennahdha soit dans l’opposition, et c’est ce vers quoi nous sommes en train pousser ».

« Arithmétiquement, le gouvernement pourrait rester, mais s’il tombe, le mal l’aurait emporté sur le bien », a-t-il déclaré hier soir, lundi, dans un entretien accordé à el-Wataniya 1.

Abbou a dénié le caractère politique à la position d’Ennahdha, estimant qu’une telle décision est dictée par « des considérations partisanes, et des intérêts étriqués ».

Le fondateur et dirigeant du Courant démocrate a estimé que le président de la république avait répondu, par son allocution d’hier, à « une rumeur » selon laquelle il appuyait les concertations en vue d’une alternative gouvernementale.

« Le président de la république ne veut pas s’immiscer dans ces questions, il ne veut pas soutenir une partie contre l’autre, il est le garant de la constitution, s’il y a une crise dans le pays, on aura recours à lui », a-t-il affirmé.

Abbou a expliqué la volonté d’Ennahdha de destituer le gouvernement, par le fait que « celui-ci a ouvert des dossiers de corruption, y compris de gens proches d’Ennahdha, des personnes qui financent les partis ». « Celui qui veut se quereller avec l’Etat, qu’il le fasse quand il y a des corrompus à sa tête, ce n’est pas le cas actuellement, même si deux mois seulement nous restent, nous allons continuer à appliquer la loi et à mener les réformes ».

« Tant que le mouvement Ennahdha sera au pouvoir, il tâchera d’empêcher les réformes », a-t-il encore indiqué.

Le ministre a appelé les Tunisiens à attendre  vendredi pour prendre connaissance des résultats des rapports des instances d’inspection dans l’affaire du conflit d’intérêts présumé d’Elyes Fakhfakh.

Mohamed Abbou a, par ailleurs, souligné que « la motion pour la destitution de Rached Ghannouchi était, au départ, à l’initiative de certains députés qui étaient dérangés par les comportements du président de l’Assemblée, le courant démocrate n’était pas, au début, d’accord ».

Le parti a néanmoins revu sa position, après qu’Ennahdha en a annoncé la sienne, et il est pour que la confiance lui soit retirée, car il n’est pas le mieux placé pour diriger l’Assemblée, a-t-il dit en substance.

Gnetnews