Tunisie : Les plats les plus prisés agrémentant la table ramadanesque

27-03-2023
Le Ramadan est attendu le dimanche 03 avril en Tunisie.

Le Ramadan est encore à ses débuts. Cette période sacrée est considérée comme un temps de purification spirituelle, de renouvellement de la foi et de rapprochement de Dieu. Il est également un temps de solidarité, de partage et de compassion envers les plus démunis.

Le Ramadan est aussi synonyme de rassemblement en famille autour de tables garnies de bons petits plats savamment élaborés dans les cuisines de nos mamans, afin de satisfaire les envies, « شهاوي », qui rythment les journées de jeûne.

Du « S’hur » à l’«Iftar» voici quelques uns des plats les plus prisés par les Tunisiens.

Le « S’hur »: du consistant pour affronter la journée

Pour ce Ramadan 2023, la Tunisie sera l’un des pays du monde arabe où les journées de jeûne seront les plus longues avec près de 15 heures d’abstinence par jour. Ainsi pour pouvoir affronter ces longues journées, il est indispensable de se réveiller avant l’aube pour le S’hour.

L’un des plats emblématiques est le « Mesfouf ». Les ingrédients de ce plat, qui est préparé avec du couscous fin et agrémenté de fruits frais tels que des dattes et des fruits secs, ont un effet de satiété qui permet de réduire la sensation de faim, notamment dans les premières heures de la journée.

Mesfouf

Pendant le Shour, il est également de tradition de consommer la « Bssisa ». Ce plat traditionnel tunisien est préparé avec de la farine de blé ou d’orge et est généralement assaisonné avec des épices, des pois chiches, des lentilles, des fruits secs et du fenouil. La Bssisa est connue pour être riche en fibres et en nutriments essentiels, ce qui peut aider les jeûneurs à mieux supporter la faim. C’est également un aliment très calorique.

Bsissa

« Iftar »

L’indispensable soupe

En Tunisie, la rupture du jeûne est souvent entamée par une soupe, contrairement à d’autres pays, comme le Maroc, où l’on prend généralement du café et des aliments sucrés.

Ainsi, il y en a une qui est particulièrement cuisinée pendant le ramadan c’est la fameuse soupe d’orge, « Chrobet ch3ir ». Une soupe un peu épaisse, comme un potage, à base de grains d’orge, aillée à outrance et épicée à souhait. Elle est souvent accompagnée de viande d’agneau, mais peut également être faite avec du poulpe.

Chorbet ch3ir

L’autre c’est bien sur la soupe langue d’oiseau, composée d’un bouillon dans lequel on y fait cuire des toutes petites pâtes. Il est possible d’y ajouter de l’agneau ou même du poulet.

Le « Sder » est aussi un incontournable du mois de ramadan. Cette soupe est constituée à base de sauce tomate et de grains de semoule moyenne. Elle est agrémentée de petites boulettes de viande hachée. L’ail et et le carvi (karweya) sont indispensables pour ce plat. Sans oublier d’y rajouter des « felfel bar abid » et des rondelles de citron confit (limoun) pour compléter le plat.

Sder

A noter qu’il est également possible d’en faire une version végétarienne et économique, surtout par les temps qui courent.

Salades et bricks

La feuille de brick est un ingrédient incontournable des menus ramadanesques dans tous les pays du Maghreb. La feuille de brick est appréciée pour sa finesse et son croustillant, et peut être cuisinée de multiples façons. En Tunisie, la brick à l’œuf est particulièrement populaire, composée d’oignons émincés, de persil haché, de thon, de fromage râpé (facultatif) et d’un jaune d’œuf coulant pour une touche de gourmandise.

Les bricks peuvent également être roulées en forme de cigares, connus sous le nom de « doigts de Fatma », une spécialité tunisienne traditionnellement végétarienne, composée de pommes de terre écrasées, de persil, d’oignons et d’œufs durs coupés, assaisonnés de sel et de poivre. Cette recette peut être agrémentée de thon, de poulet, de viande hachée ou de crevettes pour une saveur plus raffinée, tandis que la version épinard-ricotta est plus légère.

Brick à l’oeuf

Pour les amateurs de piments forts, la « Slata Mechouïa » est un incontournable pour rompre le jeûne. Cette salade est composée de piments épicés, de tomates, d’ail et d’oignons grillés sur le « kannoun » pour une saveur fumée. Elle est assaisonnée de sel, de coriandre moulue, de carvi moulu et d’huile d’olive, et peut être garnie de thon, d’olives et d’œufs durs.

Salade Mechouïa

La salade tunisienne « Ommek Houria » est un plat traditionnel à base de carottes bouillies et écrasées en purée, agrémenté d’ail et d’harissa pour donner une touche épicée. Elle est généralement garnie d’œufs durs, d’olives et de thon, puis arrosée d’huile d’olive pour apporter une saveur supplémentaire.

Ommok Houria

Plats de résistance

Le plat le plus consommé pendant le ramadan reste sans aucun doute les spaghettis à la sauce tomate, « Ma9rouna bel salsa ». Héritée de la culture italienne, très présente en Tunisie, elle peut être cuisinée à l’agneau, au poulet (fermer de préférence), au boeuf ou même au poisson avec de la raie fraîche notamment.

Ma9rouna bel salsa

Très prisé, durant le mois sain, il y a aussi le fameux « kaftegi ». Il s’agit d’un plat composé principalement de légumes et il est épicé et pimenté. Les légumes (potiron, courgette, pomme de terre, aubergine) sont cuits un à un en friture, puis mélangés ensemble et assaisonnés d’harissa et de kerouia (carvi moulu). Ce plat peut servir de garniture d’une viande grillée traditionnellement du foie ou des merguez.

Kafteji

Dessert

La Bouza est l’un des desserts les plus populaires auprès des Tunisiens pendant le Ramadan.  Cette crème traditionnelle remonte à la dynastie Husseinite et est souvent servie lors de visites.

Bouza

Elle est préparée à partir de noisettes mélangées au drôo (sorgho) plutôt qu’à l’amidon, ce qui lui donne une texture ferme, et de graines de sésame moulues.

Pour apporter une touche croustillante, il est courant de la décorer avec des fruits secs concassés. Cette combinaison de textures lisses et croustillantes crée un équilibre parfait dans la Bouza, tout en rehaussant sa saveur.

Chehia tayba!

Wissal Ayadi