Portrait : Walid Toumi, chauffeur de taxi en pleine pandémie

21-04-2020

Depuis le début du confinement le 21 mars dernier, de nombreux secteurs économiques ont vu l’arrêt brutal de leur activité. Mais les travailleurs pour qui cette situation est la plus difficile sont ceux qui sont rémunérés de manière journalière. Les chauffeurs de taxis en font partie.

Walid Toumi est chauffeur de taxi depuis plus de 20 ans. Après avoir passé plus de deux semaines en isolement chez lui, il  s’est finalement résolu à reprendre le travail. « Je n’ai pas le choix que de retourner au travail. J’ai une famille à charge et des dettes que je dois rembourser », dit-il.

Le transport de personnes est autorisé pour les taxis pendant le confinement. Ils doivent pour autant respecter certaines règles comme le fait de ne transporter qu’une seule personne à la fois. Ainsi, pour éviter tout risque de contamination, Walid Toumi a mis en place des mesures barrières à bord de son véhicule.

« Système D » oblige, Il a tout d’abord crée une séparation entre la cabine chauffeur et la banquette arrière à l’aide d’un grand plastique. « Au delà de la crise du coronavirus, je trouve que les taxis devraient faire cette séparation à l’avenir. Cela nous protège du virus mais aussi des braquages que nous subissons de plus en plus », explique t-il.

Même s’il a été prouvé scientifiquement que la transmission du virus par l’argent est faible, Walid a tout de même fait en sorte de ne pas recevoir pièces et billets directement de la main à la main. Il a mis a disposition des clients une boîte remplie d’eau de javel dans laquelle ils mettent l’argent. Pour les billets, Walid les dispose dans un chiffon imbibé également de javel.

« La transaction se fait par la fenêtre. C’est comme cela que je n’ai aucun contact avec le client ».

Après chaque course Walid nettoie minutieusement la banquette ainsi que les poignées.

« Nous sommes très exposés au virus. Je peux même dire que nous sommes nous aussi en première ligne ». A cet égard, le chauffeur de taxi regrette que l’Etat n’ait pris aucune disposition pour leur venir en aide. « Nous avons beaucoup de charges. La patente, la CNSS, des dettes, le leasing… et en plus nous risquons notre vie et celle de nos proches. Il faut que l’Etat nous aide », dit-il.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus, le reportage consacré à Walid Toumi

Wissal Ayadi