Tunisie : Premier Centre de protection pour personnes âgées à Mornag, pour les Tunisiens et les étrangers (Reportage)

27-12-2021

Pour la première fois en Tunisie, un Centre de protection pour personnes âgées a ouvert ses portes dans la région de Mornag, au sud de la capitale Tunis.

Un projet social privé qui permet d’accueillir des personnes du 3ème et 4ème âge afin de profiter d’une retraite paisible.

Situé sur un parc de 3 hectares, sur le terrain d’une carrière abandonnée à flanc de colline,  Acropolis et sa bâtisse très moderne, ne passe pas inaperçu. A la tête de cette initiative, deux femmes : Sonia Ben Attia, directrice de l’association Vie Belle, basée à Paris mais qui Å“uvre pour la Tunisie et Acropolis, dirigé par Marina Kobzar, une allemande basée en Tunisie.

Nous avons pu découvrir les lieux lors d’une visite de presse. Reportage.

Une maison de retraite à la carte

Depuis quelques années, le nombre de maisons de retraite privée a augmenté considérablement. En effet, près de 23.5% des personnes âgées en Tunisie sont prises en charge à domicile par un membre de leur famille, notamment celles atteintes d’Alzheimer. Mais de nombreuses contraintes familiales obligent certains a placer leur parent dans un établissement spécialisé. 30% de cette « majorité aidante », déclare avoir des problèmes conjugaux ou professionnels à cause de la maladie de leur proche allant jusqu’au divorce et à la perte d’emploi (22.5%).

C’est là que le Centre Acropolis que nous avons visité prend tout son sens. En effet, il ne s’agit pas là d’une maison de retraite classique. La structure permet un hébergement à la carte. « Les personnes qui viennent dans notre centre peuvent rester une journée, une semaine, un mois, une année ou pour une période indéterminée », indique Marina Kobzar.

Il aura fallu plus de 8 ans pour que ce projet aboutisse, respectant scrupuleusement le cahier des charges imposé par le ministère de la Femme, de la famille, des enfants et des personnes âgées.

Services

Le centre Acropolis dispose d’une capacité de 45 chambres, en sigle, double ou triple. Il est destiné aux Tunisiens, aux Tunisiens résidents à l’étranger, mais également aux étrangers qui vivent en dehors de la Tunisie. « Nous avons pu sortir du chemin classique des maisons de retraite en faisant converger plusieurs nationalités et profils », affirme la Directrice du centre, Imen Zribi.

Une aubaine, notamment pour les étrangers, qui peuvent bénéficier d’un service haut de gamme, aux normes internationales, à un prix défiant toute concurrence. Les fondateurs d’Acropolis n’ont pas donné de prix fixe car cela dépend de la situation de la personne concernée. « Nous accueillons aussi bien des personnes, valides, semi-valides ou bien totalement invalides », précise Mme Kobzar. Mais pour avoir une idée, le prix d’une journée dans la structure oscille entre 60 et 100DT.

Afin de prendre en charge correctement les patients atteints de maladies, une équipe médicale a été mise en place. Un service d’infirmerie est disponible 24h/24 ainsi que des auxiliaires de vie. « En fonction des pathologies, nous faisons appel à des spécialistes qui viennent faire des consultations régulières pour nos clients avec un suivi médical complet », souligne Imen Zribi.

Les personnes âgées peuvent profiter d’une salle de sport, de structures de gym douce afin d’améliorer leur psychomotricité et de plusieurs activités sportives et culturelles. A cet égard, un terrain de golfe et de pétanque ont été aménagés ainsi qu’un petit théâtre pour les divertir.

Un parcours de santé est aussi disponible et accessible aux personnes à mobilité réduite.

De nombreux espaces communs ont été mis en place à l’intérieur du bâtiment : bibliothèque, coins de discussion et salle de prière. L’objectif étant de favoriser le contact entre les résidents et éviter l’isolement.

Pour ce qui est de la restauration, un chef est mis à disposition de l’établissement, en relation avec un nutritionniste, afin d’élaborer des plats équilibrés.

« Nous voulons aussi que toutes les générations puissent se retrouver », indique Marina Kobzar. Ainsi, il est possible pour une famille de se retrouver avec leurs parents au sein même du centre pour une journée ou plus. Cependant, les enfants ne sont pas admis pour garantir le plus de calme possible aux résidents.

Reste la question du financement. En effet, ce genre de structure reste difficilement accessible pour un tunisien moyen. Ainsi, les fondatrices d’Acropolis espèrent prochainement obtenir une convention avec la Caisse nationale d’assurance maladie.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus notre reportage consacré au Centre de protection pour personnes âgées Acropolis.

Wissal Ayadi