Prix du mouton : La barre des 1000 dinars franchie, l’inquiétude grandit chez les consommateurs

10-04-2025

Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Midani Dhaoui, a dressé ce jeudi un tableau contrasté de la saison agricole 2025, oscillant entre espoirs de bonnes récoltes et inquiétudes persistantes sur les mécanismes d’encadrement du secteur.

Lors de son intervention sur les ondes de Jawhara FM, Dhaoui s’est montré modérément optimiste quant aux résultats des grandes cultures, notamment les céréales. Cette année, 1 250 000 hectares leur ont été consacrés, avec des perspectives qualifiées d’ « encourageantes Â». Toutefois, cet élan est freiné, selon lui, par l’absence de planification en amont : les prix de vente n’ont toujours pas été fixés et la stratégie de stockage reste floue, exposant les agriculteurs à de potentielles perturbations du marché.

Autre sujet de préoccupation : la propagation persistante de la cochenille, un parasite qui continue de ravager les figues de barbarie, mettant en péril une culture emblématique de plusieurs régions rurales. Le président du Synagri a déploré l’absence de solutions efficaces et alerté sur l’ampleur des pertes.

Concernant l’élevage, la situation s’annonce tout aussi délicate. Midani Dhaoui a évoqué une grave pénurie de cheptel, soulignant que les prix des moutons continuent de grimper, atteignant actuellement entre 52 et 56 dinars le kilogramme. Il estime que le prix d’un mouton, même de petit gabarit (moins de 20 kg), ne devrait pas descendre sous les 1 000 dinars, une envolée qui risque de pénaliser à la fois les éleveurs et les consommateurs.

Quelques signaux positifs émergent néanmoins. Du côté de la filière oléicole, une récolte record d’huile d’olive est attendue pour la prochaine saison, avec une production estimée entre 500 000 et 600 000 tonnes. Le syndicat appelle néanmoins à une préparation logistique et commerciale rigoureuse pour tirer pleinement profit de cette abondance.

Face à l’ensemble de ces défis, le Synagri appelle à une gouvernance plus stratégique du secteur agricole. Dhaoui a  lancé un appel direct à la présidence de la République, plaidant pour la création d’un comité de suivi des secteurs agricoles clés, placé sous la supervision directe de Carthage. Objectif : assurer une réponse rapide, structurée et adaptée aux multiples enjeux du monde agricole tunisien.

Gnetnews