Reportage à Sidi Hassine Séjoumi : Rien n’a été laissé au hasard, malgré le peu de moyens

15-09-2020

L’heure de la rentrée des classes a sonné. Ce mardi 15 septembre, le premier contingent  d’élèves fera son entrée à l’école. Protocole sanitaire oblige, les élèves seront soumis à de nouvelles règles en rentrant dans l’établissement. Port du masque, gel, distanciation, nombre restreint dans les salles.

Qu’en est-il en réalité ? Ces mesures sont-elles vraiment respectées ? Quelles est l’ambiance de cette rentrée si particulière ?

Des questions auxquelles nous avons tenté de répondre en nous rendant dans deux établissements situés dans le quartier de Sidi Hassine Séjoumi, à Tunis.

Pour certains c’est l’appréhension, pour d’autres c’est la joie de retrouver les bancs de l’école. Ce mardi matin, ils étaient une vingtaine, des mamans pour la plupart, à être agglutinées devant les portes de l’école primaire de Sidi Hassine Séjoumi pour accompagner leur cher bambin pour cette rentrée des classes. En effet, les parents n’ont as eu le droit d’entrer au sein de l’établissement comme c’était le cas d’habitude, notamment pour les élèves de première année pour qui la séparation peut être ressentie comme un déchirement.

Le port du masque était de rigueur aussi bien pour les enfants que pour les parents. Certains ont même choisi d’équiper leurs enfants de visières, plus pratiques et moins étouffantes.

« Je suis contente que les enfants aient repris l’école » nous dit une maman d’une petite fille de 8 ans. Elle ajoute qu’elle est contente du protocole sanitaire mis en place dans l’établissement. « Si le cadre enseignant respecte vraiment les recommandations du ministère de la Santé alors je n’ai pas à m’inquiéter ». Elle rappelle à cet égard, la distanciation sociale entre les élèves dans les salles de classe et le nombre d’enfants réduit à 18 par groupe.

Mais pour d’autres parents, c’est la peur qui les envahit. A l’image de ce papa venu accompagner son petit garçon pour sa première rentrée en primaire. « Je n’ai pas vu de prise température à l’entrée et puis regardez les parents comme ils sont tous collés les uns et les autres à la porte de l’école », déplore-t-il.

Malgré une autorisation ministérielle, le directeur ne nous a pas autorisés à pénétrer à l’intérieur de l’école, sans doute par peur de ne pas remplir toutes les conditions du protocole sanitaire.

Notre deuxième destination a été le collège de Sidi Hassine Séjoumi, à seulement quelques mètres de l’école primaire. Ce sont des adolescents donc les règles d’hygiène sont plus faciles à faire respecter. En effet, le port du masque était de rigueur chez tous les élèves. Toutefois dans la cour de récréation, certains n’ont pas hésité à l’enlever et ils avaient du mal à respecter la distanciation sociale de 1 mètre.

Mais dans les salles de classe,c’est une toute autre ambiance. Masques, gel hydroalcoolique en libre service partout dans l’établissement, distanciation… Tout a été fait pour favoriser l’utilisation des gestes barrières et éviter la propagation du virus. Et le directeur ainsi que les professeurs veillent au grain.

La nombre maximum de 18 élèves par classe est respecté, avec seulement une personne par table. Dans une des salles, un professeur a commencé son cours par une petite leçon sur les dangers du Covid-19 et l’importance des mesures d’hygiène. « Il faut absolument se laver les mains à l’eau et au savon à chaque fois que vous le pouvez », dit-il. « Si vous ramenez le virus à la maison, il est possible que vous contaminiez vos parents, vos frères et sœurs. Et ils ne seront plus en capacité ni de travailler ni d’aller à l’école », martèle-t-il.

La rentrée des classes se déroulera sur trois jours, jusqu’au samedi 19 septembre selon les niveaux. Les mesures d’hygiène et les cours un jour sur deux se poursuivront tant que la situation épidémiologique ne sera pas stabilisée.

Wissal Ayadi