Tunisie/ Rentrée : Les vêtements de seconde main, et les recettes d’antan…pour contourner la cherté ambiante

08-09-2023

La rentrée scolaire est une période difficile pour les familles en Tunisie, au vu notamment  de la crise économique qui a fragilisé considérablement le pouvoir d’achat des ménages.

Face à la pression financière, ils sont nombreux à chercher des moyens astucieux pour habiller et nourrir leurs enfants sans pour autant compromettre la qualité et préserver leur portefeuille. Dans cette quête, ils se tournent vers des alternatives innovantes pour faire face à la cherté de la vie quotidienne.

L’habillage malin

La question des vêtements scolaires est un souci majeur pour de nombreuses familles. Les uniformes, chaussures et fournitures scolaires peuvent rapidement peser lourd sur le budget familial. C’est là que les dépôts vente pour enfants  ou les boutiques et souks de fripe entrent en jeu.

De plus en plus en vogue en Tunisie, les vêtements de seconde main ne sont plus réservés aux catégories les plus pauvres. Les friperies sont, aujourd’hui, prisées par toutes les catégories sociales, qui n’hésitent pas à s’y rendre pour dénicher la bonne affaire.

La différence entre les dépôts-vente et les friperies est bien sûr le prix. Les dépôts-ventes qui font florès en Tunisie depuis plusieurs années, proposent aux particuliers de vendre des articles, en contrepartie d’une commission sur chaque transaction en faveur de la propriétaire de la boutique. Souvent il s’agit de vêtements de marque qui restent chers pour la seconde-main comparé au système classique de la friperie.

En parcourant les différentes pages de ces boutiques, souvent de luxe, nous constatons qu’il faudra débourser au minimum 70DT pour une petite robe idéale pour la rentrée et environ 80DT pour une paire de sandale.

De son côté, la fripe, est beaucoup plus abordable pour les petites bourses. En effet, les souks réservés aux vêtements de seconde main ou les boutiques se sont multipliés et ce dans toutes les villes du pays. Les articles sont proposés parfois à seulement quelques dinars pour des vêtements dits de tous les jours (pulls, t-shirt, shorts, pantalons, jogging…) essentiels pour les journées à l’école des enfants.

Fatima, mère de trois enfants, témoigne : « J’ai découvert un dépôt vente pour enfants près de chez moi. J’y ai trouvé des vêtements en très bon état à des prix abordables, mais qui restent chers. Souvent j’y vais pour acheter les pièces importantes comme les manteaux. Mais pour les vêtements du quotidien je vais dans les friperies. Pour 50DT, je ressors avec des sacs remplis. C’est beaucoup plus abordables », nous dit-elle.

Les boutiques de fripes se mettent également à l’heure de la rentrée, puisque cartables, trousses et sacs à goûter sont également proposés. Il faudra compter entre 20DT et 30DT pour un cartable de bonne qualité, loin des centaines de dinars affichés dans les supermarchés ou les magasins spécialisés.

Il existe enfin les ventes directes entre particuliers via notamment les réseaux sociaux. La aussi, à l’occasion de la rentrée, les cartables sont omniprésents, mais également les fournitures ou les manuels scolaires.

Nourrir les esprits sans vider les poches

La flambée des prix des produits alimentaires est une réalité qui touche de près le quotidien des familles. Pourtant, assurer une alimentation équilibrée pour les enfants reste une priorité. En réalité ce qui coûte le plus cher ce sont les goûters préemballés pour les enfants. Un petit muffin industriel ne se vend pas en dessous des 700 millimes. Au quotidien, ça peut devenir très vite conséquent.

Pour faire des économies et garantir une alimentation saine pour nos bambins, il suffit de revenir aux habitudes d’antan. Qui n’a jamais eu pour goûter du pain avec de la confiture maison ou du fromage, une tranche de cake fait-maison, nature ou au chocolat ou encore des crudités coupées en lamelles, accompagnées d’une petite sauce maison.

Il y a aussi la formule popcorn. Un peu de maïs chauffer dans une casserole et le tour est joué. Cela évite les versions pré-emballées riches en sel et en graisses. 

Il y a également les fruits, même s’ils ont connu une hausse de leur prix, il est toujours abordable d’acheter des pommes, des pêches, des poires issues de l’agriculture locale.

Pour plus d’idées de gouters faits-maison, n’hésitez pas à vous rendre sur les réseaux sociaux. En ces temps de rentrée scolaire, un nouveau challenge est né pour les influenceurs spécialisés dans la chine : le « Back to school challenge ». Ils proposent de nombreuses idées recettes très simples à réaliser chez soi, pour le plus grand bonheur de vos enfants.

La clé réside, en fin de compte, dans la créativité et l’ingéniosité pour garantir à nos enfants un bon départ de l’année scolaire, même en période de crise économique.

Wissal Ayadi