Tunisie: Le Salon de l’Ecoconstruction les 03 et 04 mai pour contrer les effets de la crise énergétique

03-05-2023

La 15ème édition du Salon de l’Ecoconstruction a pris ses quartiers ce mercredi 3 mai au siège de l’UTICA à Tunis pour deux jours d’exposition. Le thème de cette année est “Lutter ensemble contre la crise énergétique et climatique”.

Cet événement permet de réunir tous les professionnels du domaine de la construction écologiques. Des ceux journées seront rythmées par des conférence et des débats sur les solutions innovantes et concrètes d’écoconstruction, et d’éco-gestion du bâtiment et de l’habitat.

Un thème d’autant plus important quand on sait que la question de l’énergie devient de nos jours un véritable défis à la fois du point de vue écologique mais aussi financier.

Salon de l’écoconstruction les 3 et 4 mai à l’UTICA

L’éco-construction est une démarche durable répondant aux problématiques de confort, de santé et d’impact sur l’environnement. Son objectif est de rendre les bâtiments moins gourmands en énergies, mieux intégrés dans leur environnement et plus sains pour les occupants.

Selon Faouzi Ayadi, organisateur du salon, cet événement a pour objectif de faire changer le comportement du consommateur mais aussi celui des producteurs des matériaux de construction.

« Le monde entier est en train de se diriger vers l’éco-construction, que ce soit du coté des matériaux, de l’architecture ou de la gestion. A travers ce salon, nous voulons développer le réflexe de construire autrement avec des matériaux naturel, qui ne consomment pas d’énergie du point de vue production et utilisation », nous dit-il.

Il explique que ces matériaux sont pour la plupart composés de sable, de plâtre ou encore de bois. « Ils permettent une qualité de vie meilleure et une rapidité dans la pose. Je rappelle que l’hôpital de Jendouba a été construit en seulement un mois car il s’agit d’une éco-construction ».

Faouzi Ayadi / Organisateur du Salon de l’Ecoconstruction

A l’image de l’alimentation biologique, la construction écologique dispose d’un coût plus important que la construction dite industrielle ou classique. A cette question, Faouzi Ayadi, nous indique que cela est du à un petit marché qui ne s’est pas encore assez développé. « Ce marché prend de l’ampleur et je pense qu’à moyen termes nous pourrons réduire les coûts et démocratiser ce type de constructions ».

Lors de ce salon de l’éco-construction, il y a un stand qui fait fureur auprès des visiteurs. Il s’agit cli d’une société qui produit des briques de terre comprimée (BTC). Il s’agit d’une brique en terre cuite  constituée d’un mélange d’argile, de sable, et de chaux qui sont ensuite pressées et séchées. Elle possèdent d’excellentes propriétés de régulation hygrométrique (humidité dans l’air).

Briques de terre comprimée

« Le m2 de briques de terre comprimée coute seulement 50dt et elles remplacent à la fois les briques rouges traditionnelles, l’enduit et la peinture », nous dit Faouzi Ayadi.

En outre, ce dernier déplore cependant le manque d’intérêt de l’Etat sur le sujet de l’écoconstruction. « Il y a une prise de conscience à prendre de la part de l’Etat mais aussi des professionnels du secteur. Certes on parle beaucoup de lobbys influent, mais il faut comprendre que les grands industriels peuvent également fabriquer écolo en recyclant leurs déchets en les transformant en BTC », souligne-t-il.

Pourtant les bâtiments qui ont une meilleure efficacité énergétique sont très rares en Tunisie. Si cela peut constituer un argument de vente intéressant, ils sont très peu de promoteurs à se diriger vers ce type de construction.

« Les promoteurs étatiques ou privés pourraient constituer des locomotives pour ce secteur. Les premiers qui devraient prendre le train en marche sont ceux qui pensent les bâtiments publics. Aujourd’hui on en est encore à construire des écoles en briques rouges traditionnelles, laissant les enfants suffoquer quand il fait chaud et grelotter l’hiver. Ce sont des aberrations qui sont dues à un problème de vision mais aussi de réglementation et de normes archaïques », conclut Faouzi Ayadi.

Wissal Ayadi