Taboubi appelle Ennahdha à laisser les coudées franches à Jemli afin qu’il forme son gouvernement

17-12-2019

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a appelé les politiques à tirer les enseignements de ce qui passe au Liban et en Irak, les mettant en garde contre une révolution qui emportera tout sur son passage, s’ils ne se ressaisissent pas.

Intervenu ce mardi 17 décembre lors d’une manifestation organisée à Sidi Bouzid, par l’union régionale du travail à l’occasion de la célébration du 9ème anniversaire de la révolution, le chef de la centrale syndicale a estimé qu’ »il n’était pas normal dans ce contexte de tension sociale, de chômage, de pauvreté…que l’on soit en attente de la formation d’un gouvernement ».

Il a interpellé Ennahdha en ces termes : « Comme vous revendiquez votre droit de former un gouvernement, en tant que parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges, vous devez répondre aux problèmes et aux souffrances de ce peuple ».

Il a par ailleurs ajouté, dans une déclaration aux médias, qu’ »il relève de la responsabilité politique et éthique du premier parti de laisser les coudées franches au chef du gouvernement désigné de former son gouvernement ».

Taboubi a dénoncé la persistance des querelles, et du principe des quotas partisans, pointant les partis qui veulent régler leurs différends internes aux dépens des compétences.

Il a appelé « à dire la vérité au peuple sur ces neuf ans », signalant que les chiffres qui sont en train d’être présentés sont « erronés ». « Les vrais chiffres sont terrifiants, c’est pour cela, que l’on cherche à les dissimuler », a-t-il souligné.

Taboubi a lancé un appel à toutes les structures syndicales du secteur de la santé publique et de l’enseignement pour « une journée de colère » commune sur ce qu’il est advenu de ces deux secteurs.

Il a pointé la montée de la contrebande notamment à Sidi Bouzid, dénonçant ces contrebandiers qui financent les partis politiques. « Celui qui veut lutter contre la révolution devra porter une pensée réformatrice », a-t-il lancé.

Les pauvres et les marginalisés sont la colonne vertébrale de ce peuple, a-t-il dit, appelant « à rectifier la boussole, et à répondre aux attentes populaires grandissantes ».

Gnetnews