Tunisie/ Tourisme : Basse et moyenne saisons se présentent sous de bons auspices

25-09-2023

Après une saison touristique plus que réussie cet été, il s’agit désormais de s’atteler à la préparation de la saison dite basse ou moyenne qui s’étend de la mi-septembre à la fin mai.

S’annonce-t-elle bonne ? Quels sont les marchés et les types de séjours ? Le point avec Sami ben Saidane, vice-président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage (FTAV) et Abdelfattah Mlika, président de la section de Tozeur de la FTAV.

La reprise de certains secteur en marche

Selon le vice-président de la FTAV, Sami Ben Saidane, les chiffres de cet été ont encouragé la poursuite d’une bonne saison pour la période qui arrive. Pour cela, il salue notamment les efforts fournis par le ministère du tourisme.

« Pour la moyenne saison, nous nous attendons à la venue de nombreux touristes venant d’Europe de l’Est, notamment pour profiter des cures thermales dans les stations de thalassothérapie qui sont proposées à bas prix », nous dit le professionnel. 

Il  explique également qu’il y a une forte demande autour du tourisme durable. En effet, avec la multiplication des maisons d’hôtes et des gites ruraux, de plus en plus de touristes étrangers viennent tenter l’expérience, combinant leur séjour entre nature sauvage et tourisme culturel, comme les sites archéologiques. « La réouverture du musée du Bardo est à ce sujet une très bonne nouvelle pour le secteur », ajoute Ben Saidane.

La reprise des croisières entamées dès cet été, après plusieurs années de disette, est également très bénéfique pour le tourisme de la période  à venir. « Le tourisme de croisière est très rentable car il ne nécessite que la mobilisation de bus et de guides et fait travailler notamment les petits artisans », souligne-t-il.

Le tourisme saharien reprend des couleurs !

Si la Tunisie est réputée pour ses stations balnéaires à l’image de Hammamet, Sousse ou Djerba, elle est de nouveau reconnue pour le tourisme saharien. En effet, ce produit a connu une longue période de désertion de la part des touristes, menant à la fermeture d’environ 75% des hôtels de la région de Tozeur, capitale du Sahara.

Mais Tozeur est aussi, et de plus en plus, réputée pour les petites unités hôtelières comme les maisons d’hôtes ou hôtels de charme, destinés à des clients luxueux.

Le sud est une destination réputée également pour le tourisme MICE, c’est à dire les séminaires des entreprises et autres team building. 

« Cette année nous avons une belle saison. Nous avons eu la bonne nouvelle d’apprendre que la compagnie Transavia (filiale de Air France) a mis en place 2 vols directs par semaine entre Paris et Tozeur dont le vol inaugural est prévu pour le 30 octobre prochain. Ainsi en tant que propriétaire d’une agence de voyage, je peux vous dire  que j’ai reçu de nombreuses demandes émanant de tour opérateurs et d’agences françaises. Et j’ai beaucoup de demandes pour le tourisme de congrès et de séminaire. Et cela est dû notamment à la présence de ce vol prévu par Transavia », nous confie Adelfattah Mlika.

Ainsi, ce dernier nous a confirmé que 80% du premier vol prévu par Transavia est déjà booké, promettant une belle saison à venir.

« Nous avons également la hausse du nombre de touristes italiens. C’est la première fois depuis 2016 que j’ai autant de réservations de leur part. Pour la plupart, il s’agit de réservations individuelles. Ils viennent souvent avec leur propre voiture pour visiter le pays. C’est une destination qui est très proche et qui est intéressante de point de vue rapport qualité prix à cause de la dévaluation du dinar », souligne le président de la section de Tozeur de la FTAV.

L’Etat appelé à assumer ses responsabilités

Pour autant, le voyagiste explique que l’Etat devra s’acquitter de certaines de ses responsabilités si l’on veut faire perdurer ces chiffres. A cet égard, Abdelfattah Mlika indique qu’il faudra trouver une solution à la pollution urbaine et notamment les saletés qui rongent la ville de Tozeur. « C’est une véritable honte. Je n’ose même pas accompagner les clients dans le centre-ville ou dans la médina pour une visite. La vacance des municipalités est une des causes de cette dégradation. Il faut également faire de la sensibilisation auprès des familles mais aussi auprès des  élèves dans les écoles. L’Etat doit investir dans la propreté, c’est primordial pour la survie du secteur », ajoute-t-il. 

Mlika exhorte également les autorités à faire preuve de plus de soutien en faveur du tourisme oasien en développant ce secteur mais aussi de faire pression sur les banques pour qu’elles acceptent de financer les opérateurs. « Aujourd’hui les banques ne veulent plus nous accorder de crédits considérant qu’il s’agit encore d’un secteur fragile malgré la reprise ».

L’accessibilité du sud de la Tunisie constitue aussi un frein au développement du tourisme saharien. Pour cela Il faut augmenter le nombre de vols internes. Pour le moment Tunisair Express ne proposent que 2 vols par semaine d’une capacité réduite.

Wissal Ayadi