Samir Taïeb présente son bilan et les trois mesures urgentes pour l’huile d’olive (Vidéo)

20-12-2019

L’heure est au bilan pour le ministère de l’Agriculture. Samir Taïeb s’est prêté à l’exercice ce vendredi matin devant la presse après une réunion entre le chef de gouvernement, le gouverneur de la Banque Centrale et lui même. C’est donc avec les nouvelles mesures en faveur du secteur de l’huile d’olive que Taïeb à entamé cette conférence de presse.

Youssef Chahed, Maroauane Abbassi et Samir Taïeb se sont mis d’accord sur trois mesures urgentes afin de remédier aux difficultés auxquelles font face les exploitants et exportateurs d’huile d’olive. Ainsi, une circulaire émise par la Banque Centrale autorise les banques à rééchelonner les dettes des intervenants du secteur oléicole (huilerie et exportateur). Dans le même sens, il a été convenu de l’effacement des pénalités de retard accumulées par ces mêmes exploitants.

La deuxième mesure consiste à permettre à l’Office National de l’Huile d’acheter le maximum d’huile d’olive auprès des exploitants dans une limite de 100 millions de dinars. L’objectif étant de décongestionner le marché.

Enfin, le chef du gouvernement Youssef Chahed a ordonné la mise en place d’une étude prospective visant à identifier de nouveaux marchés afin de faire face à l’augmentation de la production d’olives.

Une fois ces mesures annoncées, Samir Taïeb a pu faire l’exposé de son bilan. Il faut savoir que le secteur agricole tunisien représente 18% des investissements, emploie 16% de la population active et surtout représente 10% des exportations totales du pays (entre 2016 et 2018, les exportations agricoles ont connu une hausse de 23,5%). C’est dire si l’agriculture demeure encore aujourd’hui un des pilier de l’économie tunisienne.

L’eau
En ce qui concerne le secteur de l’eau, le ministre a fait état de la création de la station de dessalement de Djerba et la réalisation en cours de trois autres projets dans le même sens à Sfax, Zarat et Sousse. Ces stations de desslement, même si elles sont coûteuses permettront à long terme de faire face aux problèmes de sécheresse et donc de stress hydrique.

Par ailleurs, sept barrages ont été construits et cinq autres sont en cours de lancement. Samir Taïeb a également ajouté que des travaux étaient en cours de réalisation afin d’augmenter la capacité des barrages existants.

Toujours dans les politiques liées à l’eau, il a indiqué que depuis 2016, six lacs « collinaires » ont été crées dans les gouvernorats de Béja, Siliana, Sidi Bouzid et Bizerte.

Enfin, le ministère a mis en place étude prospective de l’eau à l’horizon 2050 pour une meilleure gouvernance.

Terres agricoles
Le ministère de l’Agriculture a mis en place depuis 2016 une stratégie d’aménagement des terres agricoles à l’horizon 2030. 

Taïeb a entre autres annoncé la mise à disposition de 7500 hectares de terres domaniales (appartenant à l’Etat) au bénéfice de jeunes chômeurs diplômés du supérieur. 

Par ailleurs, depuis 2017, le ministère s’est attaché à venir en aide aux petits agriculteurs et exploitations familiales à travers l’économie sociale et solidaire. Ainsi, des lois et des décrets régissant les coopératives ont été entérinés. Le ministre a également annoncé la création en vue d’un organisme dédié à l’ESS au sein même du ministère.

Evolution de la production agricole
Entre 2017 et 2019, le secteur agricole a enregistré une croissance de 5,5% contre 2,8% entre 2014 et 2016. Ces chiffres sont les résultats de bonnes saisons agricoles dans plusieurs domaines cruciaux.

D’abord les dattes. La Tunisie se pose comme étant le premier exportateur de dattes au monde (en valeur). En effet, même si la production pour la saison en cours est en baisse, sa valeur, elle est en hausse, passant de 104 millions de dinars en 2017/2018 à 124 millions de dinars cette année.

La Tunisie est également réputée pour son huile d’olive, devenant là aussi le plus grand exportateur mondial. Chaque saison, les récoltes et la qualité des olives ne cessent de s’améliorer avec des taux de croissance exponentiel. En effet, depuis entre 2017 et 2019, la production d’huile d’olive a triplé passant de 100.000 tonnes à 350.000 tonnes. Toujours dans le secteur oléicole, la Tunisie a réussi à se faire une place de choix dans la confection de l’or vert biologique. La saison dernière, la quantité de production a atteint les 42.000 tonnes soit une augmentation de 219%. A noter que l’huile d’olive biologique est destinée principalement à l’export.

A cet égard, Samir Taïeb a indiqué que 336.000 hectares de terres ont été réservés à l’agriculture biologique, faisant intervenir environ 8000 personnes.

Enfin, malgré une évolution en dent de de scie, la récoltes des céréales se porte bien depuis 2013: 

  • 2013/2014: 10,88 millions de quintaux
  • 2016/2017: 8,15 millions de quintaux
  • 2018/2019: 12,8 millions de quintaux

Retrouvez en vidéo ci-dessus, la déclaration de Samir Taïeb, Ministre de l’Agriculture des ressources hydrauliques et de la pêche.

Wissal Ayadi