Tunisie : Appel à l’abrogation de la convention de l’exploitation des salines

30-10-2019

L’association pour la résistance à l’extractivisme (AREX), a appelé ce mardi 30 octobre lors d’une conférence de presse à Tunis, à la résiliation de la convention tuniso-française sur l’exploitation des salines qui date de 1949.

En effet, il s’agit d’une convention d’exploitation salicole, signée en 1949 avec l’approbation de Mohamed Lamine Pacha Bey, qualifié à cette époque de « possesseur du Royaume de Tunis », alors que la Tunisie était sous le protectorat français.

Conformément aux clauses de la convention, il faut attendre encore, une décennie pour qu’elle arrive à échéance (5 octobre 2029).

Le président de l’association, Lazher Somâali, a souligné que cette convention a été déjà renouvelée en 1999, et en 2014.

Il a, par ailleurs, indiqué que l’extraction illicite des matières premières de la Tunisie par les multinationales concerne non seulement les sels mais aussi les mines, le pétrole, le gaz, et les richesses forestières et agroalimentaires…

Par ailleurs, le président de l’association a déploré la réaction des deux gouvernements de Mehdi Jemâa et Youssef Chahed, qui n’ont pas tenté de mettre fin à cette convention.

Le membre de l’union islamique internationale des avocats, Hanen Khmiri, est revenue sur la correspondance adressée par l’actuel chef du gouvernement, Youssef Chahed, à l’Etat Français, pour la révision de la convention avec la compagnie générale des salines de Tunisie (COTUSAL).

 Elle a expliqué que le premier ministre s’est limité à la dénonciation du contenu des clauses liées au renouvellement automatique de la convention. Ce qui a été interprété comme un appel à la révision de la convention, et non pas, une demande claire de résiliation.

« Cet appel à la révision des clauses prouve que l’Etat tunisien reconnait la légitimité du contrat avec COTUSAL, et affirme la validité de ses clauses… ».

L’AREX compte saisir les autorités pour mettre un terme à l’exploitation abusive et outrancière des richesses naturelles du pays, et faire abroger cette convention, qualifié de colonialiste.

Emna Bhira