Tunisie : Au marché de l’Ariana, la tendance haussière domine, les consommateurs aigris !

12-04-2022

Pour cette deuxième semaine du mois de Ramadan, nous nous sommes rendus au marché de l’Ariana. Il s’agit d’un des marchés les plus fréquentés du gouvernorat. Les marchands étaient au rendez-vous et les clients également.

Réputé pour ses prix intéressants, nous avons voulu vérifier s’il était touché par l’augmentation des prix due à la période de Ramadan. Reportage.

L’’unique allée du marché était bondée de monde en ce mardi matin, 11ème jour du mois sacré. Un constat qui tranche avec notre précédent reportage, datant d’il y a une semaine au marché central de Tunis, où les commerçants déploraient le manque de clients…

Pour ce qui est des légumes, il y a l’embarras du choix, surtout pour ceux de saison. Les 6 têtes d’artichaut sont vendues à seulement 1DT, les petits pois à 1,2DT le kilo et les fèves entre 1,2DT et 1,6DT le kilo. Des ingrédients économiques et idéals pour un repas riche en fibres et en vitamines.

Mais ce qui reste onéreux, c’est bien sur les piments forts. Alors que la semaine dernière, nous n’avions trouvé aucun piment sur les stands du marché central, à l’Ariana il y en a et à différents prix. Le piment fort, très apprécié des mets ramadanesques, pour faire la « salade méchouia », reste toujours onéreux puisqu’il est vendu à 5,7DT/kg. Sinon vous pourrez aussi vous contenter du piment dit « meski » (ni fort, ni doux) qui lui est offert à 3DT le kilo.

Une dame en train d’acheter les piments à 3DT a tenu à nous raconter ses difficultés à s’approvisionner à cause de la cherté des produits. « C’est la première fois que j’achète des piments depuis le début du ramadan. J’ai un mari qui ne travaille pas tous les jours et quatre enfants à charge… Pour ce qui est de la viande ou du poisson, je n’en ai pas acheté du tout…même le poulet est trop cher. Je ne comprend pas pourquoi à chaque mois de ramadan les prix augmentent…c’est « hram ». Le président Kaïs Saïed avait promis de lutter contre l’augmentation des prix, mais il n’en est rien… », nous dit-elle.

Les tomates sont comprises entre 2,3DT pour les moins chers et 2,6DT pour la tomate de Takelsa, qui est de meilleure qualité.

Pour les pommes de terre, étant considérées comme le légume le plus économique, là aussi les prix varient en fonction de la qualité. Elles sont tout de même vendues moins cher qu’au début du mois saint. Les toutes petites patates sont affichées à 1,4DT le kilo, tandis que les autres variétés de taille normale, il faudra compter environ 2,2DT/kg.

Un vendeur nous a confié que la semaine prochaine, les prix continueront de baisser. « C’est comme ça tous les ans », affirme-t-il.

Du côté des fruits, la hausse des prix était remarquable. Les étiquettes des bananes affichent 6800 DT le kilogramme. Derrière cette flambée, les frais de douane pour l’importation des fruits, qui ne cessent d’augmenter, plus le nouveau classement des bananes en particulier parmi les fruits au lieu des légumes, nous explique le marchand.

Selon lui, cette marchandise importée de Costa Rica, leur coute 120 DT le cageot, alors qu’avant ramadan elle se vendait à 75 DT, soit un écart de 45DT, ce qui se répercute sur les tarifs affichés. « Cette hausse ne concerne pas seulement les bananes, mais aussi les melons cultivés sous serre, et les fruits hors saison, dont l’entretien coute cher », ajoute-t-il.

Par ailleurs,  pour certains fruits, les tarifs demeurent inchangés et accessibles même pour les petits budgets. C’est le cas  des dattes très consommées lors de la rupture du jeûne, qui se vendent de 5Dt/kg à 9.800DT/kg, tout dépend de la qualité.  Le kiwi affiche  0.850 millimes/la pièce, le kilo de fraise à 5 DT.

Les fruits de saison comme les pommes de Sbiba et Golden sont à 3.500 DT/kg, le citron à 1.700 DT/kg, et les oranges Thomson sont encore disponibles à 3Dt/kg.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi