Tunisie : Bientôt, démarrage de la vérification des déclarations du patrimoine des présidents, ministres, députés… (Boukhris)

07-04-2021

Le président de l’instance nationale de la lutte contre la corruption (INLUCC), Imed Boukhris, a déclaré que l’instance allait entamer prochainement la vérification des déclarations de patrimoine, notamment des décideurs et des personnes au pouvoir.

Dans une interview accordée à Assabah, parue dans son édition de ce mercredi 07 avril, le président de l’INLUCC a souligné que cette vérification concernera les présidents, ministres, chefs de cabinet, députés, et toutes les personnes occupant une haute fonction, dont les magistrats…ils sont, à peu près, au nombre de 10 mille personnes.

Elle a lieu face à une importante augmentation des acquis de la personne, ou un accroissement sensible des dépenses, laquelle augmentation ne correspond pas aux revenus…, a-t-il dit.

Cette opération se fera via une application à même d’intercepter la faille, selon le degré de gravité, suivant un classement à 5 degrés.

Cette application est en cours de finalisation, via une interconnexion avec le ministère des Finances, et toutes les bases de données, comme celle de la propriété foncière, du registre civil, de l’agence technique du transport terrestre…, a-t-il ajouté en substance.

Imed Bourkhris a exclu avoir été l’objet de pressions et de tentatives d’ingérence, à la tête de l’instance, tout en reconnaissant l’ampleur du harcèlement et des pressions exercées sur les dénonciateurs de corruption, qui sont au nombre de 600. Il a cité l’exemple d’une personne qui a été suspendue de son travail pendant 5 ans, l’instance a réussi à la réintégrer. La personne en question a été obligée de travailler pendant cette période dans un hôtel, bien qu’elle ait été un cadre supérieur dans un ministère de souveraineté.

« Le premier pas sérieux et responsable dans la lutte contre la corruption revient à briser l’alliance du silence créée par la mafia sous le signe je n’entends pas, je ne vois pas et je ne parle pas, sans immunité pour personne, qu’elle soit fonctionnelle, familiale ou politique », a affirmé le président de l’Instance anti-corruption.

Gnetnews