Tunisie : Boukhris pointe « les conseillers du mal », « je ne serai pas un faux témoin d’un dispositif corrompu »
Le président de l’instance nationale de lutte contre la corruption démis de ses fonctions, Imed Boukhris, a déclaré que « l’instance ne sera pas une vitrine pour dédouaner et améliorer l’image de quiconque, et qu’il ne sera pas, lui-même, un faux témoin d’un dispositif corrompu, à sa tête des politiques qui prennent des décisions arbitraires, contre l’intérêt du peuple tunisien ».
Dans une interview accordée au Journal Le Maghreb, parue dans son édition de ce mercredi 09 Juin 2021, Boukhris a dit avoir opté pour le silence, au nom du devoir de réserve, et compte tenu de la situation sanitaire difficile dans le pays.
Il a affirmé qu’il « dérangeait, d’ores et déjà , de nombreuses personnes, et était devenu un obstacle devant le gouvernement, dont on devait se débarrasser ».
Le président de l’Inlucc révoqué a pointé « les conseillers du mal » au sein du gouvernement, et les liens qu’entretient, « une partie importante et agissante au sein du gouvernement, avec la pieuvre de la corruption ».
Il a ajouté que « le gouvernement ne respectait plus ses institutions et cherchait à normaliser avec la corruption », exprimant sa crainte pour le pays, « du fait des décisions irresponsables qui auront des conséquences déplorables sur l’image de la Tunisie ».
Il a ajouté que le chef du gouvernement, Hichem Méchichi, n’a pas osé faire paraître le décret gouvernemental, portant sur la publication de la teneur des déclarations du patrimoine et des intérêts, inhérentes à la catégorie de 1 à 8 prévues par la loi, malgré plusieurs correspondances envoyées par l’Inlucc.
Le chef du gouvernement promet, à chaque fois, de le faire paraitre, mais il ne le fait pas, a-t-il souligné, imputant « ce blocage prémédité, à la peur pour la ceinture politique ».
Dans la foulée de son limogeage, lundi dernier, Imed Boukhris a été reçu par le président de la république ; Kaïs Saïed a contesté cette décision, qui, plus est, n’a pas respecté la loi.
Gnetnews