Tunisie : Ce qui s’est passé le mardi 31 octobre est une exfiltration, et non une évasion (Saïed)

02-11-2023

Le président de la république, Kaïs Saïed, a déclaré hier, mercredi 01er novembre, que « ce qui s’est passé mardi 31 Octobre à la prison de Mornaguia, est une exfiltration, et non une fuite ».

Intervenu dans une allocution vidéo, lors d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Kamel Fekih, Saïed a affirmé que « les photos publiées n’ont, absolument, rien à voir avec la réalité ; l’objectif de ces photos est de détourner le cours de l’enquête ». «Toutes les preuves montrent que l’opération a été planifiée depuis de longs mois », a-t-il souligné.

Saïed a rappelé que le pays avait connu, auparavant, des opérations de fuite, à l’instar de « l’évasion ou l’exfiltration de l’ancien ministre, Ahmed Ben Salah, au printemps de 1973 de la part de son frère, et avec la complicité d’un agent de la prison ». Il s’est, par ailleurs, arrêté à ce qui s’est passé avec l’un des ex-Premiers ministres (NDLR Mohamed Mzali), à qui la route a été ouverte afin qu’il prenne la fuite vers l’Algérie, « étant donné que l’ancien président, Habib Bourguiba, allait le faire comparaître devant la Cour suprême pour haute-trahison ».

Ce faisant, le chef de l’Etat a indiqué que « ce qui s’est passé mardi dernier est inacceptable à tous les égards », pointant « des manquements de la part de certains appareils ou personnes, il faut qu’ils soient jugés et poursuivis ».

«Celui qui croit qu’il va gêner l’action l’Etat avec sa complicité avec les mouvements sionistes, et avec des parties à l’intérieur, il se trompe », a-t-il souligné.

Et de poursuivre : « l’Etat ne peut être troublé, et ceux-ci ne peuvent semer le doute au sein de la population ».

Kaïs Saïed a réitéré son appel pour l’assainissement de l’administration. « Il est temps d’assainir l’administration de ceux qui s’y sont infiltrés, il y a ceux qui ont changé leur nom, particulièrement, au sein des appareils sécuritaire. Ceux-ci n’ont pas de place au sein du ministère de l’Intérieur, et dans les appareils de l’Etat », a-t-il asséné.

« Nous sommes constants et persistons dans notre résistance, et nous allons préserver l’Etat tunisien », a-t-il affirmé.

Cinq détenus dangereux, impliqués dans des affaires terroristes et condamnés à des peines de réclusion criminelle, se sont évadés avant-hier mardi, de la prison civile de Mornaguia, comme l’avait annoncé le ministère de l’Intérieur. Ce fait grave a valu leur poste à de hauts cadres du ministère de l’Intérieur, ainsi qu’au directeur de la prison de Mornaguia. La ministre de la Justice a ordonné une enquête administrative pour dévoiler les dessous de cette affaire, et délimiter les responsabilités, et en a chargé l’inspection générale.

Les parties judiciaires concernées se sont rendues sur les lieux pour mener les investigations nécessaires.

Cette affaire a été au centre hier de la rencontre du chef de l’Etat avec le chef du gouvernement et la ministre de la Justice.

Gnetnews