Tunisie : « Certains gardés à vue n’ont pas d’accusations, et ce qui se passe est sans précédent » (Dilou)

15-02-2023

L’avocat et activiste politique, Samir Dilou, a déclaré que « le pouvoir ne se satisfait plus de faire comparaitre ses opposants selon le décret-loi n’o 54 ».

Lors d’une conférence de presse du Front de salut national, l’avocat a déclaré que « les opposants sont appelés à comparaitre suite à de simples déclarations en vertu de l’article 72 du code pénal », selon lequel : « Est puni à la peine capitale, l’auteur de l’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien ».

« Ce qui se passe est sans précédent, tout le monde est unanime là-dessus », a-t-il dit, signalant que « les dossiers démarrent, leurs procédures préliminaires finissent en quelques heures, et les gardés à vue n’ont pas d’accusation ».

L’avocat a révélé que « parmi les personnes arrêtées, deux n’ont pas d’affaires. Noureddine Boutar n’a pas d’affaire, ni dossier ni accusation. Alors qu’il est reproché à Kamel Eltaïef d’avoir reçu un diplomate chez lui ».

« Khayem Turki est accusé d’avoir accueilli deux diplomates étrangers à son domicile. Alors que Lazhar Akremi pour avoir pris un café avec lui », a-t-il noté.

Il a encore, indiqué que « les saisies comportent des cartes visites, des téléphones portables et des ordinateurs ».

Selon ses dires, « la perquisition et la saisie ne sont pas intervenues dans le cadre d’affaires, mais pour fabriquer des affaires. »

L’avocat a souligné, en préambule, que « les dernières arrestations n’avaient pas eu lieu dans un contexte ordinaire, mais elles sont intervenues sur instruction du pouvoir politique annoncées ouvertement lors d’une rencontre du président de la république avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice ».

« Une phrase a été dite, sur l’existence de dossiers, lesquels attestent de la culpabilité sur la base de preuves, et non de simples présomptions, et ce, avant que la justice ne se prononce ».  « Alors que tout suspect est protégé par un principe sacré qui est celui de la présomption d’innocence ; la culpabilité ne peut être prononcée que par les tribunaux, une fois toutes les conditions du procès équitable auront été réunies », a-t-il déclaré.

Le chef de file du Front de Salut national, Ahmed Néjib Chebbi, a dénoncé, ce mercredi 15 février, les conditions dans lesquelles se sont déroulées les dernières arrestations.

Gnetnews