Tunisie : Chebbi critique les déclarations du chef de l’Etat sur le FMI, et avertit contre « un effondrement imminent »

10-04-2023

Le chef de file du Front de salut national, Néjib Chebbi, a mis en garde hier, dimanche, contre le risque « d’effondrement du pays ».

Intervenu lors d’une manifestation du Front de salut national, marquant la commémoration du 85ème anniversaire des évènements du 09 avril, il a ajouté : « La Tunisie risque un effondrement imminent et cela aura des répercussions sur la sécurité nationale et sur les voisins et les partenaires » ; « ce n’est pas le front national qui le dit, mais c’est le monde qui le dit ».

Chebbi est, par ailleurs, revenu, selon une vidéo mise en ligne, sur les déclarations du président de la république, où il affirmé qu’il n’acceptait pas les réformes dictées par le fonds monétaire international (FMI). « Ces propos ont provoqué la chute des actions sur le marché financier, personne n’est disposée à prêter à la Tunisie alors qu’elle a urgemment besoin de financements, d’autant que le système bancaire ploie sous le poids de l’endettement pour le gouvernement. 40 % de l’activité bancaire correspond à des bons de trésor pour le gouvernement », a-t-il souligné.

L’opposant politique est revenu, en préambule, sur la commémoration des évènements du 09 avril, où « des Tunisiens sont tombés portant le slogan du parlement tunisien ».

« Si l’on regarde l’histoire tunisienne depuis 1917, les Tunisiens réclamaient une constitution garantissant la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, les libertés, et les droits de citoyens ; le combat s’est poursuivi jusqu’en 1938, les Tunisiens sont tombés en martyrs, réclamant une assemblée ».

Selon ses dires, « le parlement mis en place après l’indépendance, était une institution incarnant la souveraineté nationale face aux colonisateurs, mais n’a pas incarné la souveraineté populaire. Il a été élu sur la base de la monopolisation du pouvoir, du monopartisme et du rejet de l’avis contraire », a-t-il considéré, signalant que « le militantisme pour les droits et libertés s’est poursuivi depuis ».

« La révolution tunisienne est survenue, a émancipé la société tunisienne, et l’a propulsée au premier rang des pays avancés qui sont fiers de la liberté (…). La révolution n’était pas fortuite, mais était le fruit de décennies de militantisme et de combat », a-t-il encore affirmé.

Néjib Chebbi s’est défendu que sa coalition, qui s’inscrit dans une opposition frontale avec le pouvoir, investisse dans la vacance, en réponse aux accusations qui lui ont été adressées, suite à l’absence du chef de l’Etat, la dernière période, signalant que le FSN « réclame le changement, et une présidentielle anticipée, pour arrêter » ce qu’il a qualifié « cette hémorragie ».

Gnetnews