Tunisie/ Cheffi à France 24 : L’UGTT ignore la teneur de l’accord conclu entre le gouvernement et le FMI

28-10-2022

Le Secrétaire Général adjoint de l’UGTT, Samir Cheffi, a affirmé que la centrale syndicale ignore la teneur de l’accord conclu entre le gouvernement tunisien et le Fonds monétaire international.

« La centrale syndicale n’est pas au fait des conditions de cet accord et des engagements que la Tunisie aurait pu prendre tout au long du processus de négociations à Tunis et à Washington », a-t-il souligné.

Dans un entretien avec France 24, le responsable syndical a indiqué que l’UGTT ne s’oppose pas au principe d’un accord entre la Tunisie et le FMI, mais « rejette que cet accord soit au détriment de la subsistance du peuple, notamment pour ce qui est de la levée de la subvention tant sur les denrées alimentaires, que sur les hydrocarbures pouvant conduire à une explosion sociale ».

Il a ajouté que son organisation rejette que « cet accord soit aux dépens du service public et des entreprises publiques ».

L’organisation appelle à « la réforme des entreprises publiques, tout en en gardant le caractère public et la pérennité, en procédant à leur restructuration économique sociale, à l’amélioration de la gouvernance, et à une réforme au cas par cas ».

Il a aussi formulé la réticence de son organisation envers la condition posée par le FMI de la baisse de la masse salariale, laquelle passe par le gel des recrutements dans la fonction publique.

Cheffi a affirmé que son organisation a annoncé « un soutien critique au 25 juillet », dans la mesure où elle croyait que « ces dispositions exceptionnelles allaient sortir le pays d’une impasse politique, et donner une lueur d’espoir aux Tunisiens pour rompre avec la méthode de gouverner (ayant prévalu pendant la dernière décennie) et gérer l’étape d’après, selon une approche participative, en préservant les libertés publiques est privées, le droit syndical, les droits économiques et sociaux…, mais une année et quelques mois se sont écoulés, sans que cette période ne soit à la hauteur des aspirations des Tunisiens ».

Samir Cheffi a encore, indiqué, que l’organisation n’a eu de cesse d’appeler depuis 2013 à « une approche socio-économique répondant aux besoins et attentes du peuple et rompant avec un modèle de développement et des choix économiques injustes, avec l’économie de rente qui prend l’ampleur au détriment d’un modèle de développement équitable donnant l’espoir au commun des Tunisiens, notamment les jeunes ».

Gnetnews