Tunisie/ Chine : Un grand potentiel dans la perspective de la « Route de la Soie »
Le président de la Chine Xi Jinping a lancé en 2013, une initiative stratégique pour maintenir et développer la croissance économique du pays. Il s’agit de raviver la route de la soie, qui relie la Chine à l’Europe, dans le but de renforcer les échanges commerciaux avec l’Afrique, l’Eurasie, le Moyen Orient, l’Asie du Sud, et du Sud-Est.
L’objectif est d’intensifier la coopération dans les secteurs des finances, économie, les sciences et la culture, l’éducation, la communication et la santé.
 L’ambassadeur de Chine, Wang Wenbin, a affirmé ce vendredi 17 janvier à Tunis, que la Tunisie est déjà intégrée dans ce projet de la route de la soie appelé aussi « la ceinture et l’unique chemin », depuis 2018.
C’était lors d’un atelier de travail intitulé « la route de la soie : une seule ceinture-un seul chemin » organisé par l’Ambassade de la Chine populaire et le Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires, que Wang Wenbin a indiqué « qu’il y a plus de 40 pays africains qui se sont engagés à collaborer pour la construction de la ceinture et de la route ».
Selon le diplomate, « De tous ces pays, la Tunisie bénéficie d’avantages spéciaux, comme sa position géographique stratégique, son haut niveau de ressources humaines, et ses coopérations avec les pays européens et africains. Grâce à toutes ces avancées, la Chine est bien prête à installer des projets pilotes d’infrastructure en Tunisie, et cela, depuis le sommet de Pékin».
Concernant la concrétisation du projet de la route de la soie, l’ambassadeur de Chine en Tunisie, a précisé que « les deux parties sont en train de discuter le mode de fonctionnement, et de financement ». Il y a un potentiel entre les deux pays, rassure-t-il, en révélant que l’estimation des investissements chinois en Tunisie a dépassé les 100 millions de dollars.
« Au sujet du tourisme, l’ouverture de la ligne aérienne directe entre la Chine et la Tunisie, avec la compagnie nationale tunisienne Tunisair, reste la disposition la plus importante », a-t-il indiqué.
S’agissant de la coopération universitaire tuniso-chinoise, l’ambassadeur a indiqué « qu’en 2019, la partie chinoise a accordé 36 bourses d’étude aux étudiants tunisiens. Un nombre qui va  doubler en cette année 2020… ».
A cette occasion, Badra Gaaloul la présidente du CIESSM, a rappelé que les relations Tuniso-chinoise datent depuis 55 ans.
« C’est le président Habib Bourguiba, qui a accueilli le Premier ministre de la République de Chine en 1964. Depuis cette époque, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont développées, tout en élaborant des intérêts communs et en maintenant des liens de respect mutuel », ajoute-t-elle.
«Avec l’initiative du président de la Chine, « la ceinture et la route », la coopération entre la Chine populaire et la Tunisie, a pris de l’ampleur. A cet égard,  un conseil d’affaire tuniso-chinois (CATC)  a vu le jour en 2017. Il relève de l’UTICA et de la chambre de commerce et de l’industrie à Pékin. Ce conseil constitue une plateforme importante pour les échanges commerciaux entre les deux pays », a-t-elle souligné.
La présidente du CIESSM s’est attardée également sur le poids des échanges commerciaux tuniso-chinois. La Chine représente le quatrième partenaire commercial de la Tunisie, et est également le troisième exportateur du marché tunisien ».
Le plus grand projet de l’histoire de l’Humanité
 Durant cet atelier de travail, un documentaire qui résume l’initiative du président de la Chine populaire a été présenté.
En effet, le projet vise à investir des milliards de dollars dans la construction des infrastructures, des routes rapides, de transport, des chemins de fer, et des zones industrielles.
« La nouvelle route de soie se veut le plus grand projet d’infrastructure dans l’histoire de l’Humanité ».
Cette route remonte au deuxième siècle avant JC. Elle compte toutes les routes terrestres et maritimes qui ont lié la Chine et l’Europe, en passant par le Moyen-Orient. Sa longueur dépasse les 10 000 kilomètres. Elle a contribué à la croissance économique des anciennes civilisations égyptiennes, romaines…
Actuellement, la production en acier de la Chine s’élève à 1.1 milliards de tonnes  chaque année, soit une quantité égale au reste de la production mondiale. Pour satisfaire ses besoins en acier, elle ne consomme que 800 millions de tonnes.
Afin d’exporter le reste de sa production, et avec l’augmentation de la demande, du transport et du stockage, l’initiative est intervenue pour raviver la route de la soie, afin de mettre en place des accords gagnant-gagnant, avec les 66 pays concernés par ces échanges, où vivent plus de 4 milliards de personnes.
A ce sujet, l’union des chambres européennes estime que l’initiative ne remplira que 30 millions de tonnes uniquement de cette production.
Emna Bhira