Tunisie/ Discothèques, salles des fêtes…retour à la normale, mais des contraintes demeurent

26-08-2021

L’allègement des mesures sanitaires grâce notamment à l’accélération de la campagne de vaccination permet aux Tunisiens de respirer un peu plus et de profiter de cette fin d’été. Une saison difficile pour tout le monde avec l’apparition d’une quatrième vague de la pandémie, particulièrement meurtrière.

Principale bonne nouvelle, celle de l’allègement du couvre-feu qui débute, depuis jeudi 19 août à minuit, au lieu de 22 heures. Pour autant, les rassemblements dans les espaces clos restent toujours interdits pour favoriser les espaces ouverts.

Salles des fêtes, discothèques, vie artistique… Les Tunisiens recommencent peu à peu à retrouver un semblant de vie normale. Après plusieurs mois de restrictions, il ne reste pus que quelque jours d’été pour reprendre des loisirs jusque-là prohibés.

Omar Trabelsi, est le leader du célèbre groupe de musique « Khnéfès ». Il est également l’un des initiateurs du mouvement « Sayeb Ellil ». Si d’habitude son agenda quotidien ne désemplit pas, cet été a été rude. « Ce n’est que depuis l’allègement des restrictions que les restaurants et autres discothèques recommencent à m’appeler pour des concerts », nous dit-il. Pour autant, Omar n’arrive pas à combler tous les jours de la semaine. « Pour le moment, les espaces fermés sont encore interdits de rassemblements, notre groupe et d’autres sommes restreints aux espaces en extérieur », ajoute-t-il.

Omar Trabelsi

Les amateurs de soirées n’ont pas hésité à faire le déplacement, mais à leurs risques et périls. Si la jauge est limitée à 30% de la capacité, certains propriétaires de boîtes de nuit ou de lounges n’hésitent pas à la dépasser ; les contrôles sont rares.

Afin d’éviter une nouvelle fermeture et donc des difficultés pour les professionnels du monde de la nuit, le Syndicat des professions musicales et des professions apparentées a décidé de mettre en place un protocole sanitaire strict. « Nous avons présenté aux représentants des différents ministères concernés un protocole sanitaire. Il comprend notamment une jauge de 30% pour les espaces fermés et de 50% pour les espaces ouverts. L’obligation d’avoir deux entrées distinctes permettant les entrées et les sorties et le port du masque obligatoire pour le personnel Â», nous dit Maher Hammami, Secrétaire général du syndicat. Ce protocole doit être signé entre les deux parties…en cas d’infraction, la faute revient au propriétaire des lieux.

Meher Hammami

D’après Hammami, cet allègement des restrictions permet aux artistes de respirer un peu, mais il faut une réouverture totale pour que tout le monde puisse retravailler.

Juillet et août sont également les deux mois les plus fructueux pour les propriétaire de salles des fêtes en raison des nombreuses cérémonies de mariage. Nejib Attia est le président de chambre syndicale des propriétaires de salles des fêtes de la région Ben Arous relevant de l’UITCA. Il explique que ce secteur a été un des plus touchés par la pandémie de Covid-19. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, les salles couvertes sont totalement fermées. M. Attia explique également que de nombreux professionnels ont déposé le bilan suite à la fermeture de leur espace car les charges mensuelles sont trop lourdes.

« Nous avons eu des promesses de la part de la présidence de la république pour une réouverture prochaine avec un protocole sanitaire strict», nous dit-il. «Nous sentons que l’Etat nous prend en considération, mais il ne peut pas non plus aller à l’encontre des recommandations du comité scientifique », ajoute-t-il.

En attendant, la chambre syndicale exerce un contrôle régulier sur le déroulement des mariages dans les espaces extérieurs. « Tous les soirs nous allons contrôler 4 établissements pour voir s’ils respectent le protocole sanitaire. Nous voulons éviter une autre fermeture et montrer aux autorités que nous pouvons reprendre les activités dans les salles couvertes, en faisant appliquer strictement les mesures ».

Si certains Tunisiens ont reporté leurs cérémonie à une date plus propice, d’autres ont opté pour la location de villas entre particuliers. Un phénomène qui s’est accru cet été. « Dans ces espaces, il n’y a aucun protocole sanitaire, les jauges ne sont pas respectées en plus de l’absence d’un plan de sécurité en cas d’incendie par exemple », déplore Attia.

Nejib Attia

Ce dernier ajoute également qu’il s’agit là d’une concurrence déloyale puisque les coûts de location sont moindres alors qu’ils ne sont pas habilités à organiser des mariages.

A noter que les fêtes organisées dans les hôtels n’ont pas cessé et que les mariages civils dans les municipalités non plus alors qu’il s’agit là aussi de rassemblements dans des espaces fermés. Une injustice d’après le professionnel.

Pour le moment,les activités culturelles n’ont pas repris. Aucun festival, ni théâtre, ni cinéma n’a pu rouvrir ses portes… Les Tunisiens devront donc encore patienter… Seule la vaccination massive de la population demeure la planche de salut pour un retour à la vie normale.

Wissal Ayadi