Tunisie : Ennahdha appelle à une marche le samedi 27 février, boycottée par la coalition de la dignité

23-02-2021

Le président du bloc d’Ennahdha, Imed Khemiri, a déclaré que son parti allait organiser une marche samedi 27 février 2021, qui sera « un appel pour l’unité nationale, l’engagement en faveur de la constitution, et de la préservation du régime politique ».

Dans une déclaration au site alaraby el-Jadid, Khemiri a indiqué que « la rue n’est l’apanage de personne, et l’appel à la préservation de la constitution ne signifie pas qu’il y a des menaces, mais la rue demeure un outil pour affirmer un certain nombre d’affaires, et les consolider ».

« Dans les pays démocratiques, la rue est une manière de s’exprimer, la Tunisie est un pays démocratique, est gouvernée par la constitution de 2014, et par des lois garantissant les droits et les libertés », a-t-il souligné, ajoutant que « la constitution protège le droit de manifester pacifiquement, à condition que cela soit dans le cadre du respect de la loi, c’est l’un des mécanismes, à travers lequel les partis défendent leur point de vue ».

Selon ses dires, la constitution alimente, aujourd’hui, la controverse sur la scène politique ; « de nombreuses parties ont exprimé et défendu leurs positions dans la rue, étant entendu que manifester est l’un des mécanismes démocratiques ».

La coalition de la dignité avait annoncé qu’elle n’était pas concernée par la manifestation du 27 février et appelle ses partisans à ne pas répondre à l’appel d’Ennahdha.

Dans un communiqué rendu public hier, cette formation présente au Parlement, considère la manifestation de samedi, comme étant « purement partisane, à travers laquelle Ennahdha cherche à imposer des conditions de négociations avec le régime dans la rue, en vue de parvenir à des arrangements et compromis, qui n’ont rien à voir avec les slogans de défense de la légalité et de la Cour constitutionnelle ».

La coalition ajoute que la concertation en vue d’une telle marche a commencé depuis des semaines, et a été posée « dans le cadre d’une feuille de route complète avec des étapes et des dates bien déterminées, visant l’installation de la Cour Constitutionnelle, étant donné que la crise dans le pays constitue un danger pour le processus transitoire dans son intégralité ».

« Il a été convenu dans la foulée de fixer une date pour une plénière consacrée à l’amendement de la loi organique régissant la Cour constitutionnelle, de lever les mesures exceptionnelles en vue de fixer une plénière élective le 02 Mars, et dans ce cadre poser la date du 27 février pour organiser une manifestation nationale, rassemblant tous les partis et les forces ayant foi en la révolution. Il était prévu que cela soit annoncé dans un communiqué conjoint, mais nous avons été surpris par la rétraction du mouvement Ennahdha ». Tout le processus lié à la Cour Constitutionnelle a été renvoyé sine die après le Coronavirus, souligne la coalition en substance, d’où sa décision de boycotter la manifestation de samedi prochain.

Gnetnews