Tunisie : « Ennahdha ne recevra son certificat de décès de personne, sauf du peuple »

21-02-2022

Le président d’Ennahdha, et président de l’Assemblée des représentants du peuple, dont les travaux sont suspendus, Rached Ghannouchi, a pointé ce lundi 21 février, dans un long entretien avec al-Jazeera, « l’échec » de Kaïs Saïed dans la gestion des affaires du pays.

Selon ses dires, « le chef de l’Etat a échoué à honorer son serment pour le respect de la constitution, à tenir ses engagements envers ce qu’il reste de ses articles, à mettre un terme à la crise économique et sociale dont souffre le peuple tunisien, (…), comme il a échoué, pour la troisième fois consécutive, à former un gouvernement en mesure de faire face à la chose publique ».

Et de poursuivre : « Sur le plan extérieur, il a échoué à présenter une image reluisante de la Tunisie à l’étranger, ce qui la plonge dans un isolement international sans précédent dans son histoire, et la rapproche, d’une manière effrayante, de l’Etat failli ».

« Nous sommes, actuellement, menacés de la perte de notre maison, qui est l’unité de notre peuple, et la stabilité dont on a besoin pour une vie décente », a-t-il averti.

Ghannouchi a appelé le président de la république et toutes les forces du peuple « à rattraper cette situation avant de tomber dans le précipice, nous appelons tout le monde à se rassembler autour d’une position consensuelle, et à mettre la main dans la main, pour l’intérêt du pays, avant l’intérêt personnel, ainsi que pour protéger notre Etat et notre peuple avant qu’il ne soit trop tard ».

Rached Ghannouchi a indiqué que « le mouvement Ennahdha n’a pas d’hostilité personnelle envers la noble personne du président de la république, nous avons voté pour lui, pour notre confiance dans son intégrité, et sa droiture comme homme de loi ».

Il a, par ailleurs, exclu l’appréhension de son mouvement de tout processus judiciaire le visant.

« Nous au sein du mouvement Ennahdha, nous n’avons pas de crainte de tout processus judiciaire, en présence d’une magistrature indépendante et libre. Notre mouvement n’a reçu son extrait de naissance de personne autre que notre peuple, et n’a peur de recevoir le certificat de décès de personne sauf du peuple ».

« Que de fois notre mort a été annoncée, mais nous sommes restés vivants, voire nous sommes devenus de plus en plus vivaces, avec l’appui constant de notre peuple depuis plus d’un demi-siècle…Ce sont des droits naturels, qui nous ont été confisqués, et que la révolution a dépoussiérés », a-t-il souligné.

Selon son opinion, « il n’y a pas de crainte pour le mouvement Ennahdha, ni pour les autres partis, car, ils n’ont pas été créés par une décision administrative ».

Gnetnews