Tunisie : Ghannouchi exclut son intention de se présenter à la présidence d’Ennahdha et à la présidentielle

09-11-2020

Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a appelé à la révision de la loi électorale de manière à dégager une majorité au pouvoir, et une minorité dans l’opposition.

Dans un entretien accordé dimanche soir à el-Wataniya, le président du parlement a affirmé que « le régime électoral en vigueur en Tunisie nous a acheminé vers une situation où il n’y a pas un gouvernant ».

« Aujourd’hui, on ne sait pas qui gouverne en Tunisie, étant donné que les partis ont été mis de côté, avec la formation d’un gouvernement de technocrates, » a-t-il souligné, se demandant sur l’utilité de la formation de partis, l’exercice de la politique et la tenue d’élections, si l’on va arriver à un pouvoir sans couleur politique.

Ghannouchi a exclu « toute intention de se porter candidat à la présidence d’Ennahdha pour un nouveau mandat, ni à la présidence de la république ».

« Il est prématuré d’évoquer la candidature à la présidence aux prochaines élections », a-t-il souligné.

Il a dit son « mécontentement que les différends internes du mouvement soient sortis dans les médias. Les désaccords doivent être régis au sein des institutions du mouvement pour échapper à ce piège que d’autres partis ont traversés »,
a-t-il fait constater, affirmant que « le mouvement va en sortir indemne ».

Au sujet de sa désignation de l’ancien Secrétaire Général de l’ex-RCD, Mohamed Ghariani en tant que conseiller, il a indiqué que sa nomination s’inscrivait dans le cadre de la réconciliation nationale. « Ghariani s’est excusé pour son passé et souhaite œuvrer dans l’intérêt de la Tunisie ».

Ghannouchi a indiqué que son mouvement avait posé « un projet pour une réconciliation nationale intégrale qui n’excepte personne et ne concerne pas uniquement les aspects financiers », pressant toutes les parties politiques, partis, chef du gouvernement et président, « à présenter des projets dans le cadre d’une réconciliation globale intégrale ».

« Il faudrait renoncer au discours sur la vindicte, instituer les valeurs de tolérance, éviter d’approfondir les différends, et unifier les efforts pour instaurer la stabilité », a-t-il noté.

Il a affirmé que sa relation avec le président de la république était bonne, et qu’il ne se sentait pas concerné par les propos de celui-ci sur les complots, ajoutant que l’Etat a un seul président.

Il a, par ailleurs, ajouté que sa relation avec le chef du gouvernement, Hichem Mechichi était bonne et est marquée par « l’entente ».

Gnetnews