Tunisie : Grève générale ce jeudi 16 juin, le service public à l’arrêt depuis minuit

16-06-2022

La Grève générale dans le secteur public, décrétée par l’UGTT , a commencé la nuit dernière à minuit.

Quelque 159 entreprises, offices et établissements publics sont inopérants ce jeudi 16 juin 2022, pendant 24 heures.

La centrale syndicale enchaîne les communiqués et les photos sur sa page officielle pour montrer la grande mobilisation en vue de la réussite de ce débrayage au niveau de ses unions régionales, et en proclamer sa réussite dans certains secteurs à l’arrêt depuis zéro heure.

L’organisation publie, par ailleurs, une lettre des syndicats américains au Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, où « ils expriment leur solidarité avec l’organisation, et soutiennent la grève générale et le militantisme des travailleurs du secteur public ».

Cette grève entraine une véritable paralysie du service public, les aéroports sont déserts et les avions sont cloués au sol pendant 24 heures, la compagnie Tunisair avait annoncé  l’annulation de tous ses vols programmés ce jeudi.

Les autres modes de transport sont soit carrément suspendus, soit fonctionnent à bas régime.

La grève générale touche tous les secteurs d’activités santé, poste, télécom, secteur pétrolier, médias publics…, avec un service minimum assuré dans les secteurs névralgiques.

Le gouvernement a annoncé son intention d’avoir recours à la réquisition pour garantir ce fameux service minimum ; une démarche fustigée par la centrale syndicale, qui rejette la loi de janvier 1978 relative à la réquisition, celle qui rappelle la dictature, affirmant que ses fédérations ont veillé au grain pour assurer un service minimum dans les secteurs névralgiques.

La centrale syndicale avait exclu hier toute séance de réconciliation de dernière minute, avec le gouvernement pour éviter la grève.

Les parties gouvernementale et syndicale se sont réunies lundi dernier pour tenter de parvenir à une solution à même d’empêcher ce débrayage, mais aucun accord n’a pu être conclu.

Les revendications de la centrale syndicale sont le retrait de la circulaire n’o 20, émise le 09 décembre 2021, l’application de toutes les conventions signées, l’entrée immédiate dans des négociations sociales, débouchant sur la restauration du pouvoir d’achat au titre des années 2021 – 2022 et 2023″.

L’organisation syndicale réclame, par ailleurs, « le démarrage immédiat de la réforme des entreprises publiques afin qu’elles jouent leur rôle économique et social, ne pas avoir recours à la privatisation partielle ou totale, et parachever les négociations au sujet du statut de base des entreprises publiques ».

Le gouvernement a estimé le montant des conventions financières avec l’UGTT à 1000 millions de dinars, s’interrogeant sur la manière dont on peut réunir cette somme en période de crise.

Echaâbnews avait titrait hier, soir, que « l’UGTT se rapprochait du point de non-retour avec Kaïs Saïed », signe que la prochaine période sera marquée par l’affrontement entre les deux parties, d’autant que l’organisation syndicale a retenu le principe de la grève générale dans la fonction publique, et devra en annoncer la date, aussitôt passée cette journée d’action dans les entreprises publiques.

Gnetnews