Tunisie : Les voitures de luxe nous ont été léguées par Hached, l’UGTT dispose d’un patrimoine immobilier de 60 millions de dinars (Tahri)

15-06-2022

Le Secrétaire Général adjoint et porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, a fait état ce mercredi 15 juin, de « deux positions au sein du gouvernement, comme d’ailleurs, les gouvernements qui l’ont précédé, une position qui pousse vers une solution, et qui cherche à éviter la grève générale. Et une autre position qui ne veut pas qu’une solution soit trouvée ».

Dans un entretien cet après-midi avec Mosaïque, le dirigeant syndical a déploré que « des accords conclus entre la partie gouvernementale, et la partie syndicale changent, ou disparaissent, après des coups de téléphones par ci et par là ».

Il a cité l’exemple « du retrait de la circulaire n’o 20 de décembre 2021, au sujet duquel les deux parties sont parvenues à une entente, chose qui a été mentionnée dans le PV, mais ce point a été effacé dans la foulée, séance tenante ».

Tahri a réitéré que cette grève n’est pas à connotation politique et s’est défendue de toute propension de l’organisation syndicale de faire tomber le régime ou le gouvernement, « une accusation qui nous est adressé depuis toujours, et depuis l’ère de Bourguiba », a-t-il lancé.

Il a affirmé que cette grève vise à restaurer le pouvoir d’achat des travailleurs qui s’est dégradé,  ces derniers sont ceux qui consentent le plus de sacrifices, dans une proportion de 70 à 80 % par les retenues à la source, a-t-il dit.

Il a ajouté que son organisation était visée « pour avoir désapprouvé le programme du gouvernement présenté au FMI, et pour avoir refusé de participer à un dialogue national formel ».

« Ils ont même essayé de faire venir d’anciens dirigeants syndicaux pour les impliquer dans le dialogue, a-t-il dit, déplorant les menaces dont ils font l’objet et les campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux.

Tahri a affirmé que « la grève est un moyen de dialogue, car elle permet de conduire à un dialogue effectif ».

S’agissant de la réquisition, il a indiqué que « cette loi remonte à janvier 1978, c’est une loi répressive, qui nous rappelle la dictature », faisant constater que « l’UGTT prévoit des modalités d’organisation du débrayage, par l’entremise de ses différentes fédérations, et assure un service minimum.

En réponse aux critiques adressées à la centrale syndicale, pour les voitures allemandes de luxe dans lesquelles roulent ses dirigeant, le porte-parole de la centrale syndicale a rétorqué que son organisation est forte et ancienne et dispose d’un parc auto réparti sur les 23 gouvernorats et différentes unions régionales.

Il a fait savoir que « l’organisation dispose d’un patrimoine immobilier estimé à 60 millions de dinars, qui lui a été légué par Farhat Hached, Habib Achour, Ahmed Tlili, Houcine Ben Guaddour et autres. »

A propos de la dette de l’organisation auprès de la CNSS s’élevant à 14 millions de dinars, le responsable syndical a précisé qu’il s’agit d’une dette ancienne qui s’est accumulée du fait que la centrale syndicale était confisquée par le pouvoir, à plusieurs étapes et les cotisations n’ont pas été alors payées.

« L’UGTT verse, d’ores et déjà, ses cotisations, régulièrement et chaque trimestre », a-t-il assuré.

Interrogé sur la position de l’organisation syndicale sur le référendum, Sami Tahri a indiqué que son organisation tiendra une conférence de presse bientôt pour annoncer ses propositions sur les réformes constitutionnelles, et sur les amendements du code électoral…une dernière réunion là-dessus se tiendra demain.

Le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, avait déclaré ce matin que les revendications de l’UGTT sont estimées à 1000 millions de dinars.

Gnetnews