Tunisie : Harouni reproche aux frondeurs « d’avoir tiré leur force des médias, l’unité d’Ennahdha, est une ligne rouge »

19-11-2020

Le président du conseil de la Choura d’Ennahdha, Abdelkarim Harouni, a imputé ce jeudi 19 novembre, le report du congrès à « des raisons objectives liées à la situation épidémiologique dans le pays, aux protocoles sanitaires et aux instructions du gouvernement ». « Nous ne pouvons tenir un congrès dans ces conditions, et sommes soucieux de réunir les conditions pour la réussite de cet événement national », a-t-il souligné.

« Le report n’a rien à avoir avec les divergences, il ne s’agit pas d’un report politique, mais est dû à des raisons objectives », a-t-il martelé, lors d’une conférence de presse tenue en mode présentiel et à distance. 

S’agissant de la propension des frondeurs (qui ne sont pas d’accord avec la ligne du parti, et l’éventuelle reconduction de Rached Ghannouchi à sa tête), à se retirer d’Ennahdha pour créer un autre parti, Harouni a affirmé que « l’unité d’Ennahdha est une ligne rouge, et les enfants d’Ennahdha y sont attachés ». « Cette unité supporte la diversité au niveau des dirigeants et des opinions, les institutions du mouvement sont légitimes et démocratiques, et n’empêchent personne d’exprimer son opinion », a-t-il déclaré, estimant qu’ »il n’y a aucune raison à la dissension, ou pour quitter le mouvement ».

Le président de Majless al-Choura a assuré que tous les dirigeants du mouvement allaient collaborer « pour la consolidation de son unité et pour l’acheminement vers un congrès consensuel, à même de la renforcer ». Selon ses dires, « Ennahdha uni et fort est dans l’intérêt du pays et de la démocratie ».

Il a appelé les frondeurs « à ne pas tirer leur force des médias en matière de différends, à respecter les institutions et le règlement intérieur », signalant que « le conseil de la Choura a condamné certaines déclarations, a appelé tous les frères au dialogue et à poser les divergences au sein du mouvement et de ses institutions ».

Sur l’éventualité que des sanctions soient prises contre ces dirigeants, il a rétorqué que « Majless el-Choura, instance suprême du mouvement, n’est pas une commission de discipline, le but de son appel est d’attirer l’attention de tous sur la nécessité de respecter notre charte morale. »

Interrogé sur l’idée d’un front dit d’opposition, qui regrouperait le président de la république, certains partis, et l’UGTT, Harouni a répondu que « le chef de l’Etat n’est pas dans l’opposition et est le président de tous les Tunisiens ; son rôle est de rapprocher les points de vue, et de garantir l’unité de l’Etat ».

« Il y a une distinction entre le rôle unificateur et fédérateur du président de la république, et celui du parlement qui est un lieu de compétition, de divergence et d’accords. Quant aux organisations nationales, elles ont un important rôle social et économique », a-t-il noté.

Gnetnews