Tunisie : Imed Boukhris n’a pas pris ses fonctions à la tête de l’INLUCC, face au refus de Chawki Tabib

28-08-2020

Imed Boukhris, nommé lundi en tant que président de l’Instance nationale de lutte contre la Corruption, a indiqué qu’il n’avait pas pu prendre ses fonctions, jeudi, à la tête de l’INLUCC, du fait du refus de Chawki Tabib de la décision de sa déposition, et a ainsi demandé un report de la passation, le temps que le recours soit tranché.

Dans une déclaration à la TAP, Boukhris a dit s’être rendu jeudi au siège de l’INLUCC, où il a reçu une copie du recours contre la décision du limogeage de Chawki Tabib intenté auprès du tribunal administratif des mains de ce dernier, signalant qu’il respecte son opinion de ne pas faire la passation, jusqu’à ce qu’à ce que le tribunal dise son mot au sujet dudit recours.

Dans un communiqué à l’opinion publique, Chawki Tabib avait fait savoir, jeudi, que le bâtonnier Ibrahim Bouderbela, a déposé au nom de plusieurs confrères du conseil de l’ordre des avocats, un recours auprès du tribunal administratif contre la décision de son limogeage, avec une demande d’en reporter la mise en exécution, signalant qu’il ne quittera pas ses missions à la tête de l’INLUCC.

Il a ajouté avoir reçu hier, Imed Boukhris, qui s’est présenté au siège de l’instance accompagné du SG du gouvernement, Khalil Chtourou, et les a informés « qu’il refusait sa destitution, ainsi que de sa décision d’intenter un recours », signalant s’être engagé devant Boukhris qu’il va s’abstenir de la signature de tout document de nature à représenter dans l’avenir, une ingérence dans ses attributions, dans le cas où sa nomination en tant que président est confirmée.

Au sujet de la décision du ministre de la Fonction publique, de mener une mission d’inspection au sein de l’instance, Tabib a considéré que le contrôle financier et administratif de la gestion financière et administrative de l’INLUCC, relevait des prérogatives de la Cour des comptes, du Conseil de l’instance, et du contrôleur des comptes en son sein, conformément aux dispositions du décret-loi cadre n’o 120 portant création de l’instance, de la loi organique n’o 47 de l’année 2018 portant sur les dispositions communes aux instances constitutionnelles et la loi organique n’o 41 2019, relative à la Cour des Comptes.

Il a imputé son refus de la mission inspection des services de contrôle sous l’égide de la présidence du gouvernement à des raisons purement légales.

La présidence du gouvernement avait précisé jeudi que la nomination du magistrat Imed Boukhris était intervenue conformément aux dispositions du décret-loi cadre n’o 120 du 14 novembre 2011 relatif à la lutte contre la corruption.

Gnetnews