Tunisie : Intervention de Marouane El Abassi devant la DG du FMI, Kristalina Georgieva

11-03-2022

Le Gouverneur de la Banque centrale de Tunsiie (BCT), Marouane El Abassi, est intervenu à distance, ce vendredi 11mars 2022,  lors de la réunion des ministres africains des finances et des gouverneurs des banques centrales du continent avec la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva.

Organisée par la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) ; organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ; cette réunion a été consacrée à la discussion de l’impact des événements à la frontière russo-ukrainienne sur les économies africaines et les éventuelles mesures à entreprendre par les Institutions Financières Internationales (IFI) pour atténuer ses impacts.

Les conditionnalités des Institutions de Bretton Woods doivent être conçues dans une logique conséquentielle entre conjoncture et conduite des réformes. C’est véritablement important dans la mesure où nos pays sortent juste d’une crise sanitaire, qu’ils se retrouvent à faire face à une situation d’incertitudes qui pourraient durer, a souligné le gouverneur.

Il a ajouté que les pays africains se devaient d’être davantage aidés, notamment dans les programmes relatifs à la transition énergétique. « Je crois que c’est une démarche très importante, puisqu’actuellement, nous travaillons sur les « greens finances » et que nous avons besoin d’investir davantage dans les énergies renouvelables. Pour ma part, la situation actuelle nous a véritablement montré qu’il importe d’augmenter fortement ces d’investissements ».

L’initiative du FMI de créer un Fonds pour aider les pays à renforcer leur résilience et leur viabilité est fort louable. Toutefois, les fonds mobilisés risquent d’être en-deçà des attentes, notamment à cause des limites d’accès par pays. Le FMI pourrait sûrement réfléchir davantage sur ce point et remédier à cette situation, a-t-il indiqué.

Abassi a appelé à une meilleure et plus large mobilisation des DTS alloués aux pays qui en ont le plus besoin est essentielle. « On a discuté ce point et le FMI en est convaincu. Il faudrait, donc, trouver ensemble les moyens de le faire. A cet effet, une plus grande ingéniosité dans le “rechanneling” des DTS est nécessaire ».

Un plus grand engagement du FMI sur des programmes de long terme aidera nos pays à faire face aux pressions de plus long terme sur leurs balances des paiements.

Et de poursuivre : Les pays qui négocient, actuellement, avec le FMI, devraient accélérer le processus tout en intégrant la conjoncture particulière dans les négociations avec les Bailleurs de fonds. S’il est nécessaire d’évaluer les retombées de ce facteur exogène sur les différents secteurs ou agrégats macroéconomiques et financiers, ceci ne doit pas constituer un élément retardant les négociations.

« Pour combler l’impact de la flambée des prix internationaux de produits de base ; alimentaires et énergétiques ; sur les finances publiques et sur les réserves de change des pays, il faudrait, également, prévoir des mécanismes spécifiques sous forme d’appui budgétaire et aide à la balance des paiements ».