Tunisie : L’été 2022, une saison de mariages record, malgré la cherté ambiante !

21-07-2022

Alors que la pandémie du coronavirus nous avait éloignés de ces évènements, les mariages sont massivement réapparus cet été, notamment avec la reprise des cas de covid. Avec un taux de positivité de 46.10 % durant la période du 11 au 17 juillet courant, les futurs mariés préfèrent se marier le plus tôt possible. Ils craignent d’éventuelles restrictions sanitaires…

C’est ce que nous a confirmé Kmar, une créatrice de mode qui gère sa propre boutique de location et vente de robes de mariages située au Lac I. Selon elle, exceptionnellement cette année , les mariées sont en train d’avancer les dates de leurs différentes fêtes comme « l ’Outia », « Henna », et soirées d’enterrement de vie de jeune fille. Ces dernières angoissent du fait de se retrouver encore une fois en train de repousser leurs mariages en raison de la pandémie.

Le mariage, de plus en plus cher en Tunisie

D’après Kmar, tous les espaces de location/vente des tenues de fêtes ont été touchés par les conséquences du covid 19. « Pour ma part, même en pleine période de couvre-feu au printemps 2021, j’ai lancé les préparatifs pour la collection d’été. Et pourtant, beaucoup de tenues me sont restées sur les bras…Vu que la mode  évolue rapidement, et même le choix d’une couleur et d’un motif peut vite devenir dépassé selon les tendances… ».

Kmar  a parlé aussi d’une pénurie de tissus. Selon elle, la disponibilité du textile est périodique vu que les fournisseurs de tissu se font de plus en plus en rares et que la demande explose notamment durant la haute saison à partir du mois de mai. « La confection, la création, ou encore le lancement d’une collection, se font sous une haute pression, de temps, d’économie des outils et des dépenses…Ce qui explique aussi la cherté des robes de créateurs, et l’importance de la somme demandée pour la garantie de chaque location de tenue », précise-t-elle.

Nous avons aussi demandé les prix de quelques robes traditionnelles. Ils vont de 500 DT à 800DT, pour les invitées et de 1900 DT à 6000 DT pour les mariées. Tout dépend du tissu, modèle, ancienne ou nouvelle collection, ainsi que le type de la broderie, et les pierres précieuses utilisées…

Par ailleurs, dans une autre boutique de moyenne gamme, les tarifs des robes en location vont de 250 DT à 600 DT pour une tenue « Hadhara » et 900 DT en moyenne pour des robes plus neuves. D’après une vendeuse dans cette boutique implantée sur l’Avenue Hedi Nouira Ennasr, avec ces prix en rabais par rapport à l’offre du marché, cette haute saison s’annonce prometteuse. « Les clientes sont en train de chercher les bons plans rapport qualité prix. Elles négocient et évitent de dépenser des sommes colossales, nous indique-t-elle.

Se marier au plus vite, le nouveau défi des futurs mariés

En effet, le cout du mariage est de plus en plus en hausse notamment avec l’inflation, et la cherté des prix des salles de fêtes, de location des accessoires de décoration pour les couples qui désirent fêter le grand jour chez eux. « Des fiançailles restreints, en présence des proches des mariées, soit une cinquantaine de personnes, coutent en moyenne de 2000/3000DT, sans compter la nourriture quand c’est à l’intérieur. Ce cout peut aller jusqu’à 5000 DT voire le double quand c’est organisé à l’extérieur d’une villa, avec plus de monde réuni », nous a confirmé la gérante d’une boutique de location d’accessoires et de déco.

Organiser sa propre fête pour une ambiance personnalisée s’avère moins cher par rapport  aux offres des salles des fêtes ou encore des hôtels qui sont en hausse. « Pour célébrer 5 heures de fête dans un espace intérieur de moyenne gamme est à 3000 DT/ 3500 DT. L’offre comprend le service, les boissons, et la déco de l’estrade. Le Zdek  (signature du contrat), quant à lui est à 1100 DT (les 2 heures). Dans un hôtel de 4* et 5* le prix peut aller de 6000DT à 8000 DT, y compris les mêmes avantages », selon le propriétaire de la salle de fête Awtar, située à Ennasr 2.

 D’après Haikel, gérant d’une autre salle de fête d’El Menzeh 6, les futurs mariés se sont rués sur les dates disponibles pour se marier à tout prix cet été, après deux ans de reports, quitte à se dire oui au milieu de la semaine. « On a même des mariages les lundis et les mardis », s’étonne-t-il.

En nous expliquant ce phénomène, le responsable de la salle a précisé que ces derniers n’ont guère le choix. « Le comité scientifique prévient contre une éventuelle reprise d’un pic pandémique. Les restrictions sanitaires peuvent reprendre à n’importe quelle date et les gens sont de plus en plus méfiants des regroupements sociaux…Tous ces facteurs font que le covid est désormais l’invité fantôme d’une saison record ! », estime-t-il.

 

E.B