Tunisie : La constitution n’habilite pas le président de la république à refuser les ministres entérinés par l’Assemblée (Ghannouchi)

11-02-2021

Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a affirmé que « la constitution ne donne pas le droit au président de la république de refuser les ministres ayant obtenu le vote de la majorité au parlement ».

Dans un entretien avec al-Jazeera, le président d’Ennahdha a souligné qu’ »il était dit que le président de la république a des réserves sur certains ministres proposés, pour des soupçons de corruption et de conflits d’intérêt. Mais en même temps, les détails de ces réserves ne sont pas parvenus, d’une manière officielle, au gouvernement ; qui est concerné exactement ? »

« La justice est tout naturellement, la seule habilitée, à déterminer la véracité des accusations », a-t-il dit, évoquant le principe « de présomption d’innocence ».

Rached Ghannouchi a appelé « à une solution dans le cadre de la constitution avec le président de la république, afin que le gouvernement puisse servir le peuple tunisien et faire face à la crise sanitaire et économique ».

Il a écarté « la démission du gouvernement, qui n’est, en rien, dans l’intérêt du pays, a fortiori que l’on est au cœur d’une crise sanitaire et économique sans précédent », appelant « au dialogue, dans le cadre de l’initiative de l’UGTT, pour régler la crise et rapprocher les points de vue des différentes parties ».

Le président d’Ennahdha a considéré « l’existence d’une forte majorité derrière le gouvernement, comme étant dans l’intérêt suprême de la Tunisie, et est une nécessité pour le fonctionnement des rouages de l’Etat », signalant que « la ceinture politique du gouvernement est ouverte à toutes les bonnes intentions, attachées à l’intérêt des Tunisiens ».

Au sujet de la nouvelle motion de censure à son encontre, en tant que président du parlement, il a rétorqué : « j’ai déjà dit, que je n’étais pas venu à l’Assemblée sur un char, mais j’ai été élu à la majorité de mes collègues. Tout le monde sait que le but de la récurrence de ces tentatives qui ne sont plus dénuées d’absurdité, est politique par excellence, et vise à rabaisser l’institution parlementaire, à envenimer le climat et à empêcher la stabilité ».

« Ce qui importe, aujourd’hui, aux Tunisiens ce n’est pas la personne du président du parlement ou son appartenance politique, mais plutôt la continuité de l’action de l’institution en matière de législation et de contrôle », a-t-il indiqué.

Le président de l’Assemblée considère que « la Tunisie va surmonter sa crise actuelle, comme elle avait surmonté ses précédentes crises. Les Tunisiens se battent souvent au bord du précipice, mais ne tombent pas », a-t-il souligné.

Gnetnews