Tunisie : La HAICA dénonce le retrait par Mechichi du projet de loi sur l’audiovisuel

21-10-2020

La haute autorité indépendante de la Communication audiovisuelle (HAICA) dénonce ce mercredi 21 octobre le retrait par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, du projet de loi organique portant sur la liberté de la communication audiovisuelle.

Dans une lettre ouverte dont Gnetnews a reçu une copie, la haute autorité considère le retrait de cette initiative législative, comme « une manière de revenir sur les engagements des gouvernements précédents, et une atteinte aux acquis réalisés dans le domaine de la liberté d’expression, ainsi qu’au principe de continuité de l’Etat ».

La HAICA rappelle à Mechichi que « l’initiative législative en question était présentée par l’ancien gouvernement, était conçue d’une manière participative, et faisait l’objet de compromis entre les différents ministères, institutions, experts, et organisations nationales et internationales concernés par l’audiovisuel ».

Devant ces évolutions dangereuses, la HAICA exprime sa « condamnation » du retrait de cette initiative législative qui « répond aux aspirations de la profession, tout en ouvrant la voie au passage d’une initiative parlementaire, se limitant à un amendement partiel du décret-loi 116 », ce qu’elle considère comme « un soutien clair à l’emprise sur cette instance de régulation, ainsi qu’à l’infiltration des médias et leur instrumentalisation au service d’intérêts partisans étriqués ».

« L’amendement du décret-loi en deux points, sous prétexte de la libération du secteur de l’information, vise clairement à introduire le principe des quotas partisans dans la composition de l’instance, ce qui en limite l’indépendance, les prérogatives, et permet aux partis influents d’assoir leur mainmise sur le secteur, ce qui sert leurs intérêts sur les plans national et régional », souligne-t-elle.

La HAICA fait assumer au gouvernement Mechichi « la totale responsabilité de toute atteinte à la liberté d’expression, à la souveraineté de l’Etat, sa sûreté nationale, et de toute propension à torpiller la transition démocratique en Tunisie ».

Gnetnews