Tunisie : « La magistrature est une fonction et non un pouvoir au-dessus de la loi » (Kaïs Saïed)

21-01-2022
Kaïs Saïed dit son attachement à l'application de la loi

Le président Kaïs Saïed a affirmé hier soir « agir dans le cadre de la loi et œuvrer pour que la justice soit indépendante », pointant les « Tunisiens traitres ayant vendu leur conscience aux renseignements étrangers ».

Recevant le ministre de l’Intérieur, Ridha Charfeddine, il s’en est pris à ceux qui disent que les libertés ne sont pas garanties. « Qui a été arrêtée pour son opinion », s’est-il interrogé, évoquant « des pages existant à l’étranger et qui sont financées en Tunisie outre les financements venant de l’étranger ».

Il a dit rejeter « la violence et les dépassements de qui que ce soit, notamment de ceux qui veulent attenter à l’Etat de l’intérieur ».

Immunité fonctionnelle

Saïed a fustigé dans une vidéo « les magistrats qui se sont assis sur ce fauteuil, non pour leur compétence, et selon des critères objectifs mais selon l’allégeance. »

« Il y a des magistrats honorables qui ont exprimé leurs opinions, à maintes reprises, et leur refus de certaines pratiques dans les couloirs de tribunaux et ailleurs », a-t-il indiqué, signalant que « plusieurs affaires sont en cours depuis plus d’une décennie ».

Kaïs Saïed a dit « disposer d’un pouvoir réglementaire dans le cadre de la loi », se défendant de « toute intention de mettre à genou la justice et de s’immiscer dans ses affaires ».

Il a dénoncé « la libération de deux terroristes avant-hier, après un effort pénible déployé par les forces de sécurité ». « Si une personne innocente, qu’elle soit innocentée par un magistrat équitable, mais si elle vise l’Etat, les innocents, et si elle veut transformer la Tunisie en mare de sang, selon quel texte serait-il libéré », s’est-il demandé.

Kaïs Saïed a dit disposer de « beaucoup d’informations sur nombre de dépassements intervenus au nom de l’indépendance de la justice ». « Nous sommes pour une justice indépendante, mais la magistrature est une fonction et non un pouvoir au-dessus de la loi », a-t-il lancé.

« Certains croient qu’ils ont une immunité, il s’agit d’une immunité fonctionnelle pour exercer leurs missions en toute indépendance, il ne s’agit pas de devenir une source de dépassements et de se cacher derrière l’immunité ».

« La Tunisie ne devra pas se transformer en un ensemble d’Etats sous prétexte que l’institution est indépendante et a un pouvoir réglementaire. Les choses ne peuvent se poursuivre en l’état, et requièrent que j’assume mon devoir », a-t-il encore souligné.

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, dit que « celui qui veut se présenter, aujourd’hui, au monde comme victime d’injustice, sa place est en prison et devra faire l’objet d’un procès équitable. Tous les justiciables sont égaux devant les tribunaux ».

Gnetnews