Tunisie : La résolution rapide de la crise politique, ou bien des élections anticipées (UGTT)

18-06-2021

La centrale syndicale réclame un règlement rapide de « la crise politique et constitutionnelle », à défaut, il faudrait passer à des élections anticipées.

Dans un communiqué rendu public hier soir, au terme de la tenue de sa commission administrative à Hammamet, l’UGTT affirme qu’elle « continuera à jouer son rôle national pour préserver l’unité de l’Etat et ses institutions et protéger les intérêts du peuple, comme elle a bien mené le dialogue national de 2013 et a sauvé le pays d’un bain de sang ».

L’organisation syndicale « condamne la déclaration du président de la république, qui a mis en doute le dialogue national dirigé par le quartette (UGTT, UTICA, LTDH et conseil de l’ordre des avocats) en 2013 ». N’eût été ce dialogue, on n’aurait pu épargner au pays une guerre civile, qui a failli l’emporter, après les assassinats de symboles politiques, de sécuritaires, militaires et citoyens, souligne-t-elle en substance.

L’UGTT considère les propos du chef de l’Etat comme étant « une suspicion continue dans les institutions, les organisations nationales et les partis politiques…et une manière de se rétracter par rapport à l’initiative du dialogue qu’elle a proposée, en vue de sauver la Tunisie de la situation difficile qui menace, désormais, la pérennité de l’Etat ».

La centrale syndicale condamne, avec fermeté, « la répression » et la réponse sécuritaire apportée par le gouvernement, aux « contestations sociales, civiles et partisanes, allant jusqu’à molester et déshabiller un jeune de la région de Sidi Hassine », et réclame « une enquête sur tous les dépassements sécuritaires ».

L’organisation syndicale exprime, par ailleurs, sa « vive condamnation des dernières déclarations du président d’Ennahdha pour avoir feint la défense de la valeur travail, en prétendant que les employés et fonctionnaires tunisiens ne travaillent pas plus d’un quart d’heure/ jour, dans une tentative de couvrir l’impotence de ses gouvernements successifs, et d’en faire assumer l’échec aux salariés ». L’UGTT perçoit dans de tels propos, « une manière de salir les travailleurs de Tunisie, de nuire au pays, et à l’investissement ».

L’organisation syndicale réitère son rejet de la privatisation des entreprises publiques, et son attachement à les sauver à travers une bonne gouvernance, un soutien financier et le remboursement de leur dette due à l’Etat, et appelle le gouvernement à cesser de se soustraire à ses engagements mentionnés dans l’accord du 22 octobre 2018.

L’UGTT dénonce, de surcroît, « l’impuissance du gouvernement envers la destruction méthodique de la compagnie Phosphates Gafsa, et du Groupe chimique tunisien menée par certains lobbies », à travers notamment le blocage du travail, ce qui les menace d’effondrement.

Gnetnews