Tunisie : Le gouvernement ne compte pas sur un accord avec le FMI en 2024, pour ses conditions attentatoires à la dimension sociale

10-11-2023

La commission des finances et du budget a tenu ce mercredi 08 novembre une audition de la ministre des Finances autour du projet du budget de l’Etat de l’année 2024.

La ministre a évoqué, en préambule, les hypothèses sur lesquelles le projet de budget de l’Etat de l’année 2024 était construit, soit un taux de croissance aux prix fixes à 2.1 %, une moyenne du prix du baril de pétrole dans la limite de 81 dollars, ainsi qu’une moyenne du taux de change enregistrée en 2023.

Elle a expliqué que l’hypothèse du baril de pétrole à 81 dollars a été retenue, sur la base des indicateurs publiés par les organisations internationales, l’accord entre la Russie et l’Arabie saoudite, et les rapports des experts dans ce domaine. L’on s’est tenu, par ailleurs, à la dernière prévision émise en octobre 2023 par le fonds monétaire international, estimant le baril  à 81.2 dollars.

La ministre a ajouté qu’une politique financière prudente a été adoptée en 2024, sans que la signature d’un accord avec le FMI ne soit programmé en tant qu’hypothèse en matière d’élaboration du projet de budget de l’année 2024, étant donné que l’institution financière impose une série de réformes structurelles et autres portant sur la levée de la subvention, et tout ce que cela comporte en termes d’atteinte à l’aspect social, lequel représente une priorité et une ligne rouge pour le président de la république, a-t-elle dit.

Les relations de la Tunisie se poursuivent avec le FMI, jusqu’à parvenir à un accord tenant compte de notre souveraineté nationale et des dimensions sociales, qui sont au cœur de toutes les politiques adoptées, a assuré la ministre, cité par un communiqué de l’Assemblée.

La ministre des Finances présente les hypothèses sur lesquelles étaient bâti le budget de 2024...
La ministre des Finances présente les hypothèses sur lesquelles étaient bâti le budget de 2024…

La Tunisie a obtenu plusieurs crédits, sans que la condition de la signature d’un accord avec le FMI ne soit posée, à l’instar de la banque africaine d’Import/ Export, et la partie saoudienne.

S’agissant de la hausse de la masse salariale, elle a indiqué que l’on oeuvre, actuellement, à réduire cet indicateur,  à travers de nombreux programmes, rappelant les opérations d’audit en cours autour des recrutements anarchiques effectués après la révolution.

Elle a cité de nombreux mécanismes non-fiscaux, ainsi que l’endettement pouvant contribuer à développer les ressources de l’Etat, comme la location des biens de l’Etat, l’activation des anciens décrets, et aussi l’acheminement de la subvention à ceux qui la méritent.

Il faudrait œuvrer à développer le secteur du phosphate, et renforcer sa contribution au financement du budget de l’Etat, en surmontant les problèmes empêchant de rétablir la production à ses niveaux anciens, a-t-elle recommandé en substance.

Gnetnews