Tunisie : Le conseil de Choura réclame la révision du budget de l’Etat et présente 14 propositions

23-11-2020

Le conseil de la Choura du mouvement Ennahdha exprime, ce lundi 23 novembre, « sa profonde préoccupation envers le recul sans précédent de tous les indicateurs économiques et financiers, la dégradation des équilibres budgétaires de l’Etat, et la détérioration du climat social ».

Dans un communiqué rendu public en ce début d’après-midi, à l’issue de la tenue de sa 45ème session samedi dernier, « avec une large participation d’experts en économie et finance », l’instance suprême d’Ennahdha considère que « cette situation sans précédent dans le pays, dominée par l’incertitude, requiert un projet de budget non-conventionnel, voire un budget de crise ».

Le mouvement fait constater « la faible cohérence entre la balance économique, et le projet de budget », reprochant audit budget « de ne pas avoir tenu compte de l’immensité des défis posés dans l’après-coronavirus l’année prochaine ». « Le fait d’aspirer à passer d’une récession de -7,4 %, à une croissance de +4 % est légitime, mais ne peut être réalisée, sans une feuille de route qui y conduit », souligne-t-il.

Le Conseil consultatif considère que « les hypothèses adoptées par le projet, sont marquées par une grande fragilité et une absence de réalisme, s’agissant du taux de croissance, du cours du baril de pétrole, de la hausse attendue des ressources fiscales », et appelle « à opter pour des hypothèses réalisables pour éviter l’amendement continu des budgets ».

L’organe décisionnaire d’Ennahdha met en garde « contre les risques d’un recours démesuré à la dette extérieure, et la hausse de l’endettement ayant atteint un niveau sans précédent, équivalant à 100 milliards de dinars, soit 92,7 % ».

Majless el-Choura présente 14 propositions, notamment « la révision des hypothèses inscrites dans le budget en optant pour des hypothèses réalistes, la poursuite du dialogue entre le gouvernement et la banque centrale de Tunisie, et la concertation avec l’Assemblée pour parvenir à un accord sur les formules possibles afin de mobiliser les financements requis ».

Il suggère, par ailleurs, « de lancer un emprunt national en devises destiné aux Tunisiens à l’étranger, afin de mobiliser des ressources au budget de l’Etat, d’alléger la pression fiscale (25,4), considérée comme étant l’une des raisons de l’accroissement de l’évasion fiscale, et de la baisse de l’épargne nationale et de l’investissement. »

Le Conseil consultatif exhorte le gouvernement à « reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), et les autres bailleurs de fonds, avec le lancement d’une campagne diplomatique d’envergure afin d’attirer le soutien international des pays frères et amis, dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale ».

Il appelle « à augmenter le budget du ministère de la Santé, et à moderniser l’agriculture, tout en réitérant l’appel à un dialogue socioéconomique national, n’exceptant personne, à même de déboucher sur des solutions réelles aux problèmes de l’économie et de régler la crise ».

Gnetnews