Tunisie : Plus de 70 personnalités critiquent le coup d’Etat de Kaïs Saïed et s’engagent à défendre la démocratie

09-11-2021

Plus de 70 personnalités nationales considèrent que « toute réforme touchant le régime politique, la loi électorale, ou la situation constitutionnelle de la justice ne peut avoir lieu qu’à travers un dialogue national fédérateur et global, à même d’élaborer, et déterminer les mécanismes de retour à la légalité constitutionnelle ».

Des personnalités nationales, acteurs politiques, militants de la société civile, universitaires et avocats considèrent, dans un communiqué, qu’ »après l’écoulement de 100 jours depuis le putsch du président de la république contre la constitution, la violation de ses dispositions, et du principe de séparation des pouvoirs, le pays est entré dans un isolement diplomatique sans précédent. Le dialogue avec les bailleurs de fonds a été ainsi bloqué, ce qui a impacté, négativement, la mobilisation des ressources de l’Etat, et menacé la situation économique d’effondrement ».

« Au cours de ces 100 jours, la situation des droits et libertés a régressé à des niveaux graves ; le pays a connu des mesures d’interdiction collective de voyage, l’assignation à résidence des personnalités nationales, la comparution de députés et journalistes  devant la justice militaire ; et la diabolisation des opposants », déplorent-ils.

Selon leur opinion, « le sauvetage de la Tunisie de sa crise financière, économique et sociale asphyxiante, passe inéluctablement par le dialogue national, traçant les lignes et axes d’un programme de salut ».

Les signataires estiment, par ailleurs, que « la crise politique a atteint son point culminant, la nuit du 25 juillet 2021, et s’est terminée par un état de paralysie totale des institutions de l’Etat, ayant été incapables de remplir leur fonction, ce qui a fait plonger l’économie dans une crise chronique ». « Alors que le pays a été incapable de faire face à la pandémie du Coronavirus, ayant ravi la vie à des milliers de Tunisiens, du fait de l’échec des gouvernements successifs depuis la révolution, particulièrement la coalition au pouvoir dirigée par Ennahdha ».

Ils affirment que « le coup d’Etat de Kaïs Saïed contre la constitution ne représente pas un règlement de la crise politique antérieure au 25 juillet, mais l’approfondit, dans la mesure où il pousse le pays vers l’inconnu face à l’exacerbation de la crise financière, et économique, et l’isolement politique dans lequel il s’est enlisé ».

Ils expriment leur « mobilisation à défendre la démocratie et à revenir à la légalité constitutionnelle, dans le cadre d’une démocratie représentative garantissant la séparation des pouvoirs, et protégeant les droits et libertés ».

Ils s’engagent « à œuvrer avec l’ensemble des organisations sociales, des partis politiques, et des personnalités nationales en vue de contrer le pouvoir personnel absolu, défendre les libertés et garantir la séparation des pouvoirs ».

Parmi les signataires figurent, Ayachi Hammami, Sihem Bensédrine, Ghazi Chaouachi, Rachid Khechena, Yosra Fraoues, Issam Chebbi, Safi Saïed, Fethi Nouri, Mohamed Hamdi, khaled Chaouket, Tarek Fetiti, Ridha Belhaj et bien d’autres.

Gnetnews