Tunisie : Le remaniement revêt plusieurs irrégularités, la sortie de crise devra reposer sur la constitution, et non sur les Fatwas (Saïed)

11-02-2021

Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est entretenu, hier mercredi 10 février 2021, à Carthage avec des membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) autour des raisons de l’actuelle crise, liée à la prestation de serment et au remaniement ministériel.

La rencontre a porté sur les solutions de sortie de crise, qui devraient reposer, fondamentalement, sur « le respect de la suprématie de la constitution, des lois, et des institutions de l’Etat ».

Le chef de l’Etat a affirmé que « le remaniement ministériel revêt de nombreuses irrégularités », citant notamment « l’absence de la femme et les soupçons de corruption qui pèsent sur certains nouveaux membres du gouvernement, comment ceux-ci peuvent-ils mettre la main sur le Coran et prêter serment ? », s’est-il interrogé.

Saïed a, par ailleurs, réitéré que « le règlement intérieur de l’Assemblée ne prévaut que pour l’ARP et ne devra pas dépasser le palais du Bardo », en allusion au fait que le vote de confiance des ministres nommés dans le cadre d’un remaniement ministériel, est prévu par le règlement intérieur, qui ne pourrait se hisser au niveau d’une loi.

« L’issue de la crise repose sur le respect du texte constitutionnel et non sur les interprétations et les Fatwas, qui portent, en apparence, une vérité, mais qui représentent, implicitement, une transgression de la constitution », a asséné le locataire de Carthage.

Il a mis en garde contre « les tentatives en vue d’une ingérence étrangère dans les affaires intérieures. Je suis au fait de ce qui se passe ces jours-ci, avec l’appel à la rescousse des représentants des pays étrangers, nous sommes un pays libre et indépendant, notre affaire intérieure, et aucune partie étrangère ne devra s’en mêler ».

Saïed a insisté sur « la nécessité de respecter la constitution », affirmant que « c’est le président qui arbitre entre les articles ».

Il a prévenu contre le fait « de chercher une issue juridique impossible », en réaction à ceux qui appellent au recours à la théorie dite de « la formalité impossible » pour sortir de ce blocage.

Les députés qui étaient présents à cette rencontre sont Samia Abbou, Zouhaïr Maghzaoui, Heykel Mekki, Mohamed Ammar, Nabil Hajji, Hatem Mliki, Hichem Ajbouni, Marouen Felfel, Mustapha ben Ahmed, Samir Dilou et Naoufel Jammali.

Gnetnews