Tunisie: Le syndicat des journalistes dénoncent les pratiques sécuritaires qui entravent leur travail

09-05-2024

Les pratiques sécuritaires régissant le travail des journalistes sur la voie publique ont été renouvelées ce mercredi 8 mai 2024, avec un incident impliquant un photographe de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) lors de la couverture d’un incendie dans la région de Sidi Abdelsalam à Tunis.

Selon un communiqué du SNJT Des agents de sécurité ont arbitrairement détenu le collègue photographe Malek El Mahouachi ce matin, malgré la présentation de sa carte de presse et son affirmation que la prise de photos dans l’espace public ne nécessite pas de licence préalable. Il a été emmené au commissariat d’El Omrane dans une voiture de police.

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a déclaré aux agents de sécurité que la photographie dans l’espace public n’exigeait pas de licence préalable et que les actions à leur encontre constituaient une atteinte à la liberté de la presse et mettaient des obstacles injustifiés à leur travail.

Malek El Mahouachi a été libéré après cette intervention.

Par ailleurs, des agents de sécurité ont empêché l’équipe de journalistes du site « New Media », composée de la journaliste Nahla Habchi et de la photographe l’accompagnant, de prendre des photos dans la région de Bab Bhar alors qu’elles travaillaient sur un reportage. Malgré les interventions répétées SNJT auprès du ministère de l’Intérieur, aucune résolution n’a été trouvée.

« Les deux dernières semaines ont également été marquées par une série d’attaques contre les journalistes travaillant sur la crise des migrants irréguliers dans la région d’Al Amra à Sfax », lit-on dans le même communiqué. « Ils ont été confrontés à des entraves et des détentions de la part de la Garde Nationale, limitant ainsi leur liberté de travail et leur capacité à rendre compte de la situation humanitaire dans la région ».

Face à ces pratiques visant à restreindre la liberté de la presse, le SNJT estime que sa collaboration avec le ministère de l’Intérieur pour assurer la sécurité des journalistes a perdu de sa valeur, en raison de l’absence d’efficacité dans la lutte contre les attaques récurrentes. Elle considère que la politique de répression est devenue systématique et envisagera la semaine prochaine la nature de cette collaboration.

Le syndicat rappelle au ministère de l’Intérieur tunisien que la loi est la base de toute collaboration et lui rappelle ses engagements à protéger les journalistes et à ne pas leur imposer d’obstacles injustifiés dans l’exercice de leur travail.

Il met également en garde contre le danger pour la liberté de la presse de l’utilisation par le ministère de l’Intérieur du critère de la sécurité nationale en dehors du cadre de la nécessité et de la proportionnalité, appelant à une révision de sa politique à cet égard.

Gnetnews