Tunisie : Le tourisme local a sauvé la haute saison, les hôteliers multiplient les promotions

27-08-2021

Les recettes du secteur du tourisme en Tunisie ont enregistré une baisse de 73.49% en juillet 2021 par rapport à la même période de l’année 2019, avant l’apparition de la pandémie. Avec un total d’arrivées de 1.101.521 touristes jusqu’au 10 juillet en Tunisie, les hôteliers comptent désormais sur les touristes locaux pour sauver la haute saison, et rattraper les lourdes pertes dues aux répercussions économiques du coronavirus.

Promotions sur des séjours en hôtels étoilés, packs de remise sur 3 nuitées et plus en All Inclusive, et facilités de paiement, les hôteliers ainsi que les agences de voyage multiplient les offres pour attirer le plus de clients possibles, notamment avec l’accélération de la campagne nationale de vaccination, ayant encouragé les Tunisiens à reprendre leur vie normale. 

Plusieurs agences de voyage affichent désormais des promotions attrayantes pour toutes les bourses, allant de 25 à 50%, en plus des weekends prolongés en LPD avec une réduction de 60%, une nuitée dans des hôtels de 4* et 5* qui coutent 130 dt au lieu de 240 dt, ALL IN Soft. Une nuitée dans un 3* est vendue à moins de 100dt, en plus de la gratuité pour les enfants de moins de 12 ans, qui bénéficieront également des toboggans et d’une animation pendant la soirée.

Les hôteliers tentent non seulement d’attirer les familles mais aussi les jeunes, en proposant des chambres triplets à 200dt en moyenne, ou encore des chambres quadruples quasiment au même prix (en LPD). Par ailleurs, pour les budgets les plus restreints, il existe de bonnes affaires de 70 dt la nuit, pour un 3*, avec standing basique.

Par ailleurs, la plupart des 5* de luxe ont conservé les mêmes tarifs avec quelques restrictions concernant l’accès au spa et à la piscine couverte, dans lesquels le nombre des personnes est limité. Il faut compter entre 500 et 600 dt au moins, pour le couple qui passera une nuitée en hôtel en LPD, dans ces établissements de haut de gamme.

Un pic de réservation au mois d’aout

Alors que nous étions dans une agence de voyage située dans un quartier huppé de la capitale, les clients ne cessaient d’affluer et d’appeler pour réserver des weekends à Hammamet, Sousse, Nabeul, Mahdia et Djerba pour des prix plutôt attractifs.

 « Le pic des réservations a été enregistré durant le weekend de la fête de la femme du 13 aout. La plupart des établissements ont affiché complet à cette période de l’été, notamment à Hammamet. Certains hôtels ont même  surpassé leur capacité d’accueil qui ne devait pas dépasser les 30%, et cela pour accueillir le flux important des clients en ce weekend prolongé », nous a indiqué la chargée de clientèle d’une agence de voyage à Ennasr.

En parlant des zones balnéaires les plus sollicitées durant le mois d’aout, la commerciale a évoqué Djerba, dans le top 3 des régions ayant accueilli le plus de touristes locaux. «En effet, plusieurs jeunes personnes ont acheté leurs tickets à l’avance pour le festival « Djerba Music Land», qui allait se tenir du 5 au 9 aout dans un hôtel d’une chaine internationale de Djerba. Les clients ont également réservé depuis l’hiver dans des établissements touristiques pour y assister. Mais, après son annulation par les autorités à cause des conditions sanitaires en Tunisie, ils se sont rendus quand même pour profiter de leurs séjours ».

En effet, ce mois d’aout a été la bouée de sauvetage pour la saison touristique, nous a indiqué cette chargée de clientèle. « Comparé aux mois de juin et de juillet, notamment avec les couvre-feux successifs et l’interdiction des déplacements entre les gouvernorats annoncés à la fin du mois de ramadan dernier, il y a eu un rafraichissement des recettes des établissements touristiques en aout. Pourvu que l’amélioration de la situation sanitaire se confirme, pour qu’on puisse rattraper le manque à gagner »…

Les vacanciers soulagés avec l’accélération de la vaccination

D’autre part, d’après cette chargée de la clientèle, depuis l’accélération de la campagne nationale de vaccination, et avec près de 5 millions de Tunisiens immunisés, les citoyens semblent soulagés et éprouvent désormais moins de peur concernant les risques de contamination en hôtel. 

Comme ce couple d’une soixantaine d’années qui a décidé de passer quelques jours dans un 4* à Hammamet, accompagné de leurs enfants. Ayant réservé ce séjour à travers une agence de voyage, cette famille a bénéficié d’une remise de 20% pour payer 2400 dinars les 4 adultes, avec une facilité de paiement sur un 3 mois.

« Il était impossible pour nous de rater nos vacances cette année aussi, après un an et demi de privation de sortie et de socialisation à cause de la pandémie. Dès que nous avons reçu nos deuxièmes doses, nous avons planifié ce séjour en famille. Néanmoins, cette décision n’annule pas notre peur persistante d’une éventuelle contamination au sein de l’établissement touristique, qui était complet durant 3 journées successives ».

C’est ce que nous a confié cette mère de famille qui compte se rendre avec son mari,  encore une fois à l’hôtel la semaine prochaine.

Un autre couple non vacciné est passé aussi par une agence locale pour aller dans 5* de luxe à Hammamet. Selon ces nouveaux mariés, leur séjour de 3 nuitées en LPD leur a couté 1200 dt.

« Pourtant, nous avons choisi une chambre basique car pour bénéficier d’une vue sur mer il faudra rajouter 70 dt supplémentaire pour la nuitée. Nous avons aussi payé 50dt par personne le diner, sans compter les dépenses pour les repas de midi au bord de la piscine. En tout, ce séjour nous avons dépensé 2000 dt pour deux personnes, ce qui demeure cher pour un Tunisien moyen », déplore-t-il.

Ce couple nous a confié également qu’il a vécu une mésaventure au sein de l’hôtel. « Au deuxième jour de notre arrivée, nous avons perdu le gout et l’odorat ma femme et moi et nous nous sommes aperçus d’avoir contracté le virus. Alors nous avons quitté l’établissement pour se faire tester et rentrer chez nous. Les risques de contamination sont encore élevés, vu que plusieurs Tunisiens ne sont pas encore vaccinés », souligne le mari.  

« Heureusement qu’après quelque temps, cet hôtel a imposé un test PCR rapide obligatoire à l’entrée pour vérifier la bonne santé des clients dans le but de préserver la réputation de ce 5* également. Ce qui nous est arrivé n’est surement pas un cas isolé, ces établissements peuvent facilement se transformer en des clusters, malgré l’immunisation massive de la population par le vaccin », conclut-il.

Emna Bhira

1 Auteurs du commentaire
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Aghir

Résultat : à la fin de cette saison, Djerba ressemble à une poubelle à ciel ouvert!!! Si les hôteliers sont contents, c’est sans doute le principal…….!!!!?