Tunisie : Les députés protestent contre la pancarte « Assemblée des frères », forte agitation à l’hémicycle

23-03-2021

La tragi-comédie se poursuit à l’Assemblée. L’hémicycle a été marquée ce mardi 23 Mars par une forte agitation, sur fond des pancartes brandies par le bloc du parti destourien libre (PDL), qualifiant l’ARP, de « l’Assemblée des frères », où « la femme est humiliée ».

Ayachi Zammel s’est insurgé contre cette qualification. « Nous sommes l’Assemblée du peuple tunisien », a-t-il affirmé, appelant « à arrêter cette humiliation des députés, et à en préserver la dignité ».

Samia Abbou renchérit : « il y a dix ans, la femme était piétinée, et violentée, la maladie dont souffre la militante Radhia Nasraoui, est une séquelle pour avoir été brutalisée et frappée sur la tête par les rcédeistes, » s’est-elle élevée.

Elle a encore ajouté que sa fille de dix ans a été « harcelée et brutalisée », chez elle par des bandes rcédeistes, alors qu’elle dormait.

« L’Assemblée ne s’appelle pas le parlement de frères, c’est l’Assemblée de la Tunisie et compte des députés élus par le peuple selon le poids de chaque parti, aux élections de 2019 », a souligné le député Oussam khelifi, dénonçant « des tentatives de bloquer le pays » et promettant « de contrer le putsch contre les institutions ».

Samir Dilou a condamné « l’atteinte horrible et sans précédent dans l’histoire du parlement tunisien, contre la femme de ménage, qui a été attaquée dans son honneur ». Il a dit percevoir dans l’affirmation « la femme est humiliée à l’Assemblée », comme « un aveu du PDL de cette atteinte ».

Il a appelé Abir Moussi « à s’excuser, à exprimer des regrets et à demander pardon à toutes les femmes de Tunisie, pour une telle atteinte contre la femme, ainsi que pour la marchandisation de la cause de la femme ».

Le député Faycal Tebbini s’est demandé « quand est-ce que cette pièce de théatre Ennahdha contre le RCD, va-t-elle s’arrêter ».

La première vice-présidente de l’ARP, Samira Chaouachi, qui présidait la plénière, a appliqué les mesures prises par le bureau du parlement à la date du 18 Mars, « pour assurer le maintien de l’ordre, et le fonctionnement normal de l’Assemblée », en décidant une privation de parole jusqu’à la fin de la plénière, contre les députés Abir Moussi et Fayçal Tebbini, après deux avertissements qui leur ont été adressés.

Ce faisant, les députés ont entériné la création d’une commission d’enquête parlementaire, autour du décès du jeune Abdessalem Zayen, après son arrestation à Sfax, à 75 voix favorables, une abstention et sans opposition.

Entretemps, la plénière a été levée, à deux reprises, pour désamorcer la tension…

Gnetnews