Tunisie, Libye, Arabie Saoudite, France, Russie, Chine…Tebboune décline les axes de la diplomatie algérienne

23-12-2022

Le président algérien, Abdelmajid Tebboune, a affirmé que « la France et l’Algérie cherchent l’apaisement »,  sans oublier la mémoire, et tout en étant intransigeants dessus.

« La mémoire est l’histoire, personne ne peut falsifier l’histoire », a-t-il souligné dans un entretien avec les médias algériens retransmis hier soir, signalant que « certains ont essayé d’exploiter le conflit entre l’Algérie et la France, pour compromettre les relations entre les deux pays ».

« La France est une puissance européenne, et nous sommes une puissance africaine, nos relations sont bonnes et nous avons beaucoup de travail à faire ensemble », a-t-il dit, affirmant que « l’Algérie traite la France d’égal à égal ».

Il a affirmé que ses relations avec Emmanuel Macron sont « bonnes », « lui s’est émancipé du complexe du colonisateur, et nous, nous sommes libérés du complexe du colonisé, mais nous n’oublions pas qu’il y a eu des enfumades, des villages qui ont été détruits et nous ne renonçons pas aux accords d’Evian ».

« Plus de 5 millions d’Algériens vivent en France, nous essayons de les rattacher à la terre patrie, tout en faisant en sorte qu’ils vivent en toute dignité sur le sol français », a-t-il ajouté, signalant que « son pays refuse que ses relations avec l’Hexagone soient cantonnées dans le cadre restreint des visas ».

Un Etat Palestinien avec tous ses attributs et ses pleins droits

S’agissant de l’aboutissement de la réunion de réconciliation inter-palestinienne tenue ces derniers mois à Alger, Abdelmajid Tebboune a indiqué qu’ »une réunion de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), devait se tenir en décembre en Algérie, mais elle n’a pas eu lieu, pour des raisons particulières à l’autorité palestinienne ».

Il a indiqué que son pays allait « continuer début 2023 de revivifier le rôle de l’OLP, en tant qu’unique et légitime représentant du peuple palestinien ».

Tebboune a lancé un appel aux « pays arabes épris de liberté et de paix, pour venir en aide à l’Algérie au niveau de l’Assemblée Générale de l’ONU, pour que la Palestine devienne un Etat avec ses pleins droits, et tous les attributs ».

Au sujet du dernier sommet de la Ligue arabe, tenu à Alger, il a indiqué que de nombreuses voix même en Europe, ont présagé qu’il n’allait pas se tenir, mais il a bien eu lieu. « Le monde arabe constitue une force avec 450 millions habitants au moins 4000 milliards de dinars », a-t-il dit, reconnaissant que « cette richesse profite aux autres, au nom du principe diviser pour régner » ; « il faudrait que l’on trouve des dénominateurs communs pour mettre un terme à l’Etat d’éparpillement ».

J’irai en Russie…et en Chine

Sur la question de savoir s’il allait se rendre en Russie à l’invitation du président Vladimir Poutine, Abdelmajid Tebboune a répondu par l’affirmative. « J’irai en Russie, qui est un pays ami… les Etats-Unis, la Chine et l’Inde sont des amis, l’Europe sont des pays amis…nos relations avec la Russie ne datent pas d’aujourd’hui, elles remontent à 60 ans, j’irai en Chine aussi ».

Concernant la visite prévue du prince hériter saoudien, Monhamed Ben Salmane en Algérie, il a rétorqué que « le prince héritier devait visiter l’Algérie avant le sommet arabe, c’est son pays et on l’attend ».

« Certains cherchent à intervenir entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite pour créer des problèmes », a-t-il déclaré, signalant que « les relations bilatérales entre les deux pays sont bonnes, les positions et les décisions extérieures de chaque pays sont souveraines, mais les Saoudiens ont un respect particulier pour l’Algérie ».

Au sujet de la crise libyenne, il a affirmé que l’Algérie et la Libye sont liées par un destin commun, « la seule solution en Libye est les élections », a-t-il assuré.

Sur la question de savoir s’il prétendait à un second mandat, le président algérien a répondu : « je n’ai aucune réponse à donner à cette question et je n’y pense même pas. Je suis à quelques mois de la moitié de mon mandat, je ne suis pas aux Etats-Unis, je n’ai pas des élections à mi-mandat, j’ai encore deux ans pour terminer mes engagements, chaque chose en son temps ».

Le président algérien s’est dit également confiant en la capacité de la Tunisie à surmonter ses problèmes.

Gnetnews