Tunisie : Lors d’une visite à l’ETAP, Saïed dit détenir des dossiers de corruption, appelle à assainir l’entreprise, et à demander des comptes

17-03-2023

Le président de la république, Kaïs Saïed, a pointé la corruption dans le secteur pétrolier, signalant qu’il est en train de suivre de nombreux dossiers liés à la propagation de la corruption dans les entreprises pétrolières, et appelant à les assainir.

Se rendant hier, en visite à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), et lors d’une rencontre avec la PDG, Dalila Chebbi Bouattour, le chef de l’Etat a évoqué, dans une intervention vidéo, « de nombreuses personnes impliquées qui tentent de se cacher derrière certaines parties afin qu’elles ne soient pas questionnées ».

Il qualifié l’ETAP « d’une importante entreprise au sein de l’Etat », enjoignant « de demander des comptes à ces corrompus, qui sévissent encore au sein de cette entreprise ; il faudrait leur faire assumer l’entière responsabilité », a-t-il réclamé.

Il a dit détenir « des dossiers sur cette entreprise, et ses liens avec d’autres sociétés », déplorant que « des personnes aient été malmenées pour avoir exprimé une position nationale », et évoquant l’exemple « d’une voiture de luxe offerte… »

Saïed a réitéré l’attachement aux entreprises publiques, appelant à trouver « la bonne équation » pour permettre à ces entités de s’acquitter de leur missions et en assurer la pérennité. « Nous ne renonçons pas à nos entreprises publiques et à l’argent du peuple, le pétrole est pour le peuple tunisien, ces richesses devraient bénéficier à l’ensemble des Tunisiens, et non à une personne ou une partie déterminée », a-t-il asséné.

« Il faudrait assainir les entreprises publiques et l’administration de celui qui œuvre à en entraver la bonne marche du travail », a-t-il exigé, dénonçant « des poches au sein de l’ETAP qui s’attèlent à mettre en échec les efforts déployés ».

Départ des ingénieurs vers les compagnies étrangères

La PDG a évoqué « le départ des ingénieurs, qui se dirigent vers les compagnies étrangères où ils sont pays trois à quatre fois leurs salaires ».

« Les cadres sont une richesse inestimable », a-t-il rétorqué, préconisant « une politique salariale permettant de couvrir leurs besoins et en appelant à leur sens de responsabilité ».

« La Tunisie est dotée d’une richesse humaine et d’une richesse naturelle, et tout ça nous permet de vivre, en toute dignité, dans un pays souverain. « L’indépendance n’est pas un protocole, mais l’indépendance réelle est celle de la décision nationale », a-t-il souligné, à l’approche de la fête de l’indépendance, dont le 67ème anniversaire sera célébré le lundi 2O Mars.

La PDG a aussi évoqué des problèmes sociaux rencontrés dans certains régions où il y a le pétrole, à Tataouine et Kébili, souhaitant une aide de la part des gouverneurs.

Le chef de l’Etat a appelé à sévir contre tous les dépassements visant à mettre à mal la bonne marche du travail.

Gnetnews