Tunisie : L’UGTT accuse l’Etat de s’acheminer vers la suppression de la caisse de compensation, selon la méthode du « goutte à goutte »

20-01-2023
Le Secrétaire Général de l'UGTT, Noureddine Taboubi à l'ouverture des travaux de la CA à Hammamet

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) annonce ce jeudi 19 janvier, « mener un dialogue sérieux avec des partenaires historiques dans la société civile, pour concevoir un projet national de sortie de crise ».

Dans un communiqué paru à l’occasion du 77ème anniversaire de sa fondation, 20 janvier 1946 – 20 janvier2023, la centrale syndicale ajoute que « ce projet sera soumis au pouvoir et à tous les acteurs politiques et sociaux, pour sauver le pays et ouvrir une nouvelle voie remettant le pays sur les rails de la construction démocratique et institutionnelle, et la replaçant sur le chemin du développement, et du travail, loin de toutes les formes du despotisme, ou du retour à l’avant 25 juillet 2021 ».

L’influente organisation syndicale qui « dit mener de pair son intérêt à la chose publique et sa défense des droits des travailleurs et des couches démunies, pointe le budget de 2023, qui laisse transparaitre l’orientation de l’Etat vers l’élimination, selon la méthode du goutte à goutte, de la caisse de compensation, sous le signe de la progressivité vers la vérité des prix ». Chose qui conduira « vers plus d’indigence et de pauvreté, et accélèrera la cadence de paupérisation de la classe moyenne, en l’absence d’un consensus sur la politique de subvention ayant représenté, pendant des décennies, l’un des mécanismes de redistribution des richesses, face à l’ignorance de l’Etat des revendications de l’UGTT, exigeant que réalité des prix et réalité des salaires aillent de pair. »

L’UGTT dit « avoir mis en garde contre la suppression de la subvention sans politiques alternatives », comme elle a averti contre « les tentatives de cession du secteur public », affirmant ses dispositions « au dialogue en vue de parvenir à des solutions aux entreprises en difficulté, selon la situation de chaque entreprise et les réformes qu’elle requiert, et qui sont à même d’en préserver le caractère public et la pérennité ».

L’organisation syndicale exprime son « attachement au service public, comme acquis national auquel on ne peut toucher, que pour la consolidation, le développement, et l’amélioration des prestations et leur qualité, comme l’enseignement, la santé, le transport, l’eau, l’énergie, les mines, les entreprises, les offices… »

La centrale syndicale dit s’engager « à poursuivre le militantisme, en vue de faire tomber les programmes et politiques visant à approfondir les disparités sociales, à attenter à la subsistance des couches populaires, et à en finir avec le service public, dans le but de sa liquidation et sa privatisation ».

Gnetnews